Julien Denormandie : « Le numérique devra être au cœur de ce que nous allons construire »

Julien Denormandie : « Le numérique devra être au cœur de ce que nous allons construire »

Participant aux 14e Assises du Très haut débit, le ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires a reconnu le rôle clé qu’avaient joué les opérateurs lors de la crise sanitaire, et leur a assuré que le numérique ferait partie intégrante du plan de relance économique.
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Par Marylou Magal

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« Nous ne vivons pas dans le même monde. Chez nous, il n’y a pas de 4G, et jusqu’en 2005, au moins, nous étions connectés au réseau grâce à des câbles de cuivre ». Telle a été la réponse d’un maire de Dordogne à l’invitation qu’il avait reçue pour assister aux 14e Assises du Très haut débit, qui se sont déroulées ce jeudi à Paris. Un constat qui illustre la fracture numérique et l’isolement que connaissent certains territoires, mis en lumière par la crise sanitaire liée au Covid-19.

Au lendemain d’une période de confinement inédite pour la France, les acteurs du numérique français, associés aux parlementaires dressent le bilan d’une explosion du trafic, et d’une évolution extrêmement importante des usages du numérique pendant la crise sanitaire. « Le trafic a augmenté de plus de 30% », constate Christine Hennion, députée LREM des Hauts-de-Seine et présidente des Assises du Très haut débit. « Les usages se sont multipliés, de la globalisation du télétravail, au téléenseignement, en passant par la télémédecine ». Pour ce dernier cas, les usages sont passés de moins de 10 000 consultations numériques par mois avant la période de crise, à plus d’un million pour le mois de mai 2020. « Jamais les usages numériques n’ont connu une telle ampleur, et jamais certains territoires n’ont autant souffert de leur isolement numérique », soutient Christine Hennion.

Un effet majeur du Covid-19 sur le déploiement des lignes

Au-delà de la question de la fracture territoriale, ces 14e Assises du Très haut débit entendent tirer les leçons de la crise sanitaire et travailler à la mise en œuvre d’un plan de relance du numérique. Car si les usages ont bel et bien explosé, la crise sanitaire a cependant considérablement freiné, voire stoppé certains objectifs d’aménagement numérique du territoire. « Le Covid-19 aura un effet majeur sur le déploiement de lignes raccordables en 2020 », précise Étienne Dugas, président d’InfraNum. « En 2020, il faudra compter un million de lignes en moins que prévu ».

Pour les membres de l’assemblée, le constat est unanime : si le numérique a permis à la France de ne pas s’arrêter pendant la crise, il doit désormais soutenir sa relance. « Il est essentiel que le numérique soit identifié par le gouvernement comme l’un des secteurs clés pour sortir de la crise », affirme Christine Hennon. « Il doit être intégré au plan de relance ». Deux enjeux particuliers sont pointés du doigt : la généralisation de la fibre sur l’ensemble du territoire, et l’accélération du processus de mise en œuvre des territoires connectés. « Ces objectifs sont atteignables », soutient Étienne Dugas, « pour autant que le gouvernement nous en donne les moyens, et que le plan de relance soit rapidement mis en place ».

Le gouvernement prêt à faire du numérique un « pilier de la relance »

Pris à partie, le ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires, Julien Denormandie abonde. « L’aménagement numérique est une impérieuse nécessité, et le numérique devra être au cœur de tout ce que nous allons construire en termes de nouveaux usages », souligne le membre du gouvernement. Répondant aux inquiétudes de ces interlocuteurs, il affirme que les objectifs ne sont, pour l’heure pas remis en cause : à l’en croire, le très haut débit pour tous en 2022 et l’effacement progressif des zones blanches, notamment prévus par le plan France très haut débit seront bien mis en place. Le ministre isole ainsi trois axes principaux : finaliser l’accompagnement de la reprise, notamment en mettant à disposition des acteurs des fonds dédiés ; construire la relance « en faisant du numérique un pilier de celle-ci » ; et relancer la question de l’ouverture des fonds propres au domaine du numérique.  

 

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