Selon un sondage Ifop, seuls 44 % des électeurs français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin. Dans un scrutin européen marqué par l’abstention, le vote des jeunes sera particulièrement scruté. En 2019, leur mobilisation tardive avait fait grimper le vote écologiste. Feront-ils mentir les sondages en 2024 ?
Juppé : « Il est suicidaire de contester le non-cumul des mandats »
Par Public Sénat
Publié le
Invité ce lundi de Territoires d’Infos sur Public Sénat, en partenariat avec la presse régionale, Alain Juppé a mis en garde sur la volonté du gouvernement de limiter à trois mandats successifs le nombre de mandats qu’un élu peut faire, tout en reconnaissant la difficulté de s’opposer à cette réforme populaire.
« Les Français voient avec sympathie la baisse du nombre de parlementaires, alors il faut le faire. Le cumul des mandats dans le temps, OK, c’est également populaire. Vous savez, quand on est maire, pour faire un pont, il faut de 10 à 15 ans, alors si on ne laisse pas le temps de faire, vous ne faites pas. Je pense que c’est l’air du temps, il ne faut pas toujours sacrifier à l’air du temps » souligne le maire de Bordeaux au sujet de cette disposition de la réforme institutionnelle. « Il est suicidaire de contester le non-cumul des mandats, c’est extrêmement populaire, mais on voit bien qu’aujourd’hui des parlementaires sont hors sol car ils n’ont pas d’ancrage local » insiste Alain Juppé.
Au sujet de la dose de proportionnelle, autre point de la réforme, l’ancien premier ministre affirme n’avoir « jamais été favorable à la proportionnelle ». « Le scrutin majoritaire est un peu la marque de fabrique de la Constitution de la Ve République. Il faut se souvenir d’où nous venons et ce que l’instabilité ministérielle avait provoqué en France sous la IIIe et IVe République » souligne Alain Juppé, par conséquent « très réservé sur la proportionnelle, (…) car même une dose peut empêcher un gouvernement de constituer une majorité stable ».
Quant à la limitation du droit d’amendement, proposé par le gouvernement, Alain Juppé se souvient des parlementaires « producteurs d’amendements. Certains en pondaient par dizaines ou centaines ». Mais il préfère « faire appel surtout au bon sens des parlementaires ».