Justice: l’Assemblée vote la fusion des tribunaux d’instance et de grande instance
L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de mercredi à jeudi la fusion controversée des tribunaux d'instance (TI) et de grande...

Justice: l’Assemblée vote la fusion des tribunaux d’instance et de grande instance

L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de mercredi à jeudi la fusion controversée des tribunaux d'instance (TI) et de grande...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de mercredi à jeudi la fusion controversée des tribunaux d'instance (TI) et de grande instance (TGI) au grand dam des oppositions qui ont dénoncé une "disparition de la justice de proximité".

Cette mesure, examinée en première lecture dans le cadre de la réforme de la justice, a été adoptée par 58 voix contre 34 et 1 abstention, lors de débats tendus.

Les oppositions ont notamment dénoncé les conditions d'examen du projet de loi, qui n'a pas pu être bouclé et doit donc faire l'objet d'une nouvelle date d'inscription à l'ordre du jour des travaux en séance des députés.

A la reprise des débats à 21h30, des députés de gauche comme de droite ont multiplié les rappels au règlement pendant une heure, en déplorant un examen du texte "tronçonné" par le retard accumulé.

A l'origine, d'autres textes devaient être examinés, notamment sur le logement en outre-mer. Mais la conférence des présidents - qui fixe l'ordre du jour de l'Assemblée - a décidé de remplacer l'examen de ces textes par celui portant sur la justice pour tenter d'en achever la lecture. En vain.

Mesure emblématique du projet de loi, la fusion entre les TI et TGI suscite depuis des mois des critiques, grèves et manifestations d'avocats et de magistrats, qui redoutent une refonte de la carte judiciaire où certains tribunaux, vidés de leurs substance, finiraient par fermer.

"Nous ne pouvons pas voter cet article", a affirmé Philippe Gosselin (LR) en dénonçant "une disparition de la justice de proximité".

Pour Thierry Benoit (UDI-Agir), cette mesure "est la suite de la réforme ratée de Rachida Dati", ancienne garde des Sceaux (2007-2009), sur la carte judiciaire.

A gauche, le communiste Stéphane Peu a déploré "une perte de proximité" de la justice. "Vous allez éloignez la justice du justiciable", a considéré pour sa part l'insoumis Ugo Bernalicis.

"Le sentiment général, c'est que réforme après réforme, vous êtes en train de désarticuler l'organisation de nos services publics", a affirmé quant à lui le socialiste David Habib.

"Je vais vous faire une confidence", avait lancé la veille la garde des Sceaux Nicole Belloubet en brandissant dans l'hémicycle la carte de l'implantation actuelle des tribunaux. "Cette carte vivra demain et après demain et dans les années à venir car s'est l'engagement que j'ai pris", avait-elle expliqué en plaidant pour "plus de lisibilité et de simplicité" dans l'organisation judiciaire.

Le tribunal d'instance (304 sites) représente la justice des petits litiges du quotidien et le tribunal de grande instance (164 sites) la juridiction de droit commun.

Avec cette réforme, le gouvernement souhaite mutualiser les effectifs de magistrats et de greffes, et unifier la gestion budgétaire pour la rationaliser, la simplifier.

Le texte prévoit également la possibilité de spécialiser certains TGI actuels en matière civile et pénale au sein d'un même département. Des procureurs chefs de file au niveau départemental seront désignés.

Partager cet article

Dans la même thématique

Justice: l’Assemblée vote la fusion des tribunaux d’instance et de grande instance
4min

Politique

Budget 2026 : « L’ordonnance, c‘est la négation du Parlement, voilà pourquoi le Parlement doit être raisonnable », déplore Gérard Larcher

Invité du Grand Jury RTL Public Sénat et Le Figaro, le président du Sénat, Gérard Larcher, évoque les discussions budgétaires et déplore le poids du Parti socialiste dans les négociations avec l’exécutif. Opposé à la suspension de la réforme des retraites, le président du Sénat craint également un recours aux ordonnances.

Le

Justice: l’Assemblée vote la fusion des tribunaux d’instance et de grande instance
3min

Politique

« Ce sont des centaines de milliers de patients qui sont aujourd’hui en train de mourir », alerte ce médecin généraliste installé en Haute-Vienne

En France, neuf millions de personnes vivent dans un désert médical. L’augmentation de ce chiffre ne cesse d’inquiéter les professionnels de santé qui appellent le personnel politique à agir au plus vite, car derrière les statistiques se cache un véritable enjeu sanitaire. Raccourcir les parcours de formation des médecins ? Aller aux devants des patients avec des bus médicalisés ? Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Corinne Imbert et le médecin généraliste Martial Jardel pour en débattre dans l’émission Et la Santé ça va ?.

Le

Justice: l’Assemblée vote la fusion des tribunaux d’instance et de grande instance
2min

Politique

« On impose des rythmes de cadres à des enfants », constate Sylvain Chemin, membre de la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant

Depuis septembre, près de 140 citoyens tirés au sort se réunissent plusieurs fois par mois au Conseil économique et social pour débattre des temps de l’enfant. Sylvain Chemin, responsable immobilier à Cherbourg-en-Cotentin et père d’une collégienne en classe de 6ème, a pris part aux travaux de cette nouvelle Convention. Son constat est clair et limpide, la réalité des collégiens et des lycéens est à rebours des mesures préconisées. Il témoigne au micro de Quentin Calmet dans l’émission Dialogue Citoyen.

Le