L’affaire Baupin au tribunal: médias et accusatrices jugés en diffamation
Denis Baupin, accusé d'agression sexuelle et de harcèlement mais jamais poursuivi, veut laver son "honneur": le procès en...

L’affaire Baupin au tribunal: médias et accusatrices jugés en diffamation

Denis Baupin, accusé d'agression sexuelle et de harcèlement mais jamais poursuivi, veut laver son "honneur": le procès en...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Denis Baupin, accusé d'agression sexuelle et de harcèlement mais jamais poursuivi, veut laver son "honneur": le procès en diffamation que l'ex-député écologiste intente à Mediapart, France Inter et plusieurs de ses accusatrices débute lundi au tribunal de Paris.

Cette affaire avait vocation à ne jamais arriver au tribunal: après 10 mois d'investigations, le parquet de Paris a classé sans suite son enquête en mars 2017, considérant que si "les faits dénoncés, aux termes de déclarations mesurées, constantes et corroborées par des témoignages, sont pour certains d'entre eux susceptibles d'être qualifiés pénalement (...), ils sont cependant prescrits".

La justice s'était saisie le 10 mai 2016, au lendemain des accusations lancées contre l'élu écologiste (EELV) sur Mediapart et France Inter par huit femmes - quatre anonymes et quatre élues écologistes: Isabelle Attard, Annie Lahmer, Elen Debost et Sandrine Rousseau.

Denis Baupin, alors vice-président de l'Assemblée nationale, avait nié farouchement ces allégations, en arguant de "jeux de séduction" entre "adultes".

Son avocat avait porté plainte en diffamation dès le lendemain.

Les premières révélations de Mediapart et de France Inter avaient créé une onde de choc au sein du parti écologiste et relancé la question de la loi du silence en politique.

Agressions sexuelles, SMS insistants, gestes déplacés, à l'époque le récit de ces huit premières femmes avait libéré la parole: au total, quatorze s'étaient confiées dans les médias.

Trois des quatre élues écologistes, Isabelle Attard, Elen Debost et Sandrine Rousseau avaient déposé plainte. Suivies par Véronique Haché, actuelle directrice d'Autolib, pour une agression sexuelle en 2004, à l'époque où elle travaillait au cabinet du maire de Paris Bertrand Delanoë (PS).

Mme Rousseau, secrétaire nationale adjointe d'Europe Écologie-Les Verts, avait elle aussi dénoncé une agression sexuelle, en octobre 2011, dans un couloir, en marge d'une réunion publique. Mme Debost évoquait "plusieurs mois de SMS d'incitation sexuelle".

Dans la plupart des cas, ces faits portaient sur une période allant de 1990 à fin 2013, couverte par la prescription qui était de trois ans pour ce type de délit et qui a depuis été doublée par la loi du 16 février 2017.

Denis Baupin, qui s'était défendu d'être le "DSK des Verts", avait accueilli avec satisfaction le classement sans suite tout en disant regretter que la prescription "constitue une entrave au rétablissement de la vérité".

Sandrine Rousseau, ancienne porte-parole d'EELV, avait à son tour porté plainte en septembre 2017 pour "dénonciation calomnieuse", expliquant qu'être traitée de menteuse par Denis Baupin constituait pour elle "un déshonneur, une double peine".

Ce sera donc à nouveau une confrontation parole contre parole, pour l'honneur, qui se jouera devant la 17e chambre correctionnelle, lundi matin, puis les mardi, jeudi et vendredi après-midi.

Partager cet article

Dans la même thématique

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le

7min

Politique

Insécurité dans les territoires d’Outre-mer : « Nous, les maires, nous sommes en première ligne pour lutter, mais on n’a pas de moyens pour le faire »

A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».

Le

Paris : session of questions to the government at the French National Assembly
6min

Politique

Budget 2026 : quels scénarios dans un calendrier de plus en plus contraint ?

Avec encore plus de 1 500 amendements restant à examiner en une semaine à l’Assemblée sur la partie recettes du projet de loi de finances, le calendrier budgétaire est de plus en plus contraint. Dans une assemblée divisée et avec le renoncement du gouvernement de recourir au 49.3, la possibilité d’une adoption des deux lois de finances avant le 31 décembre 2025 relève presque de la politique-fiction.

Le

Paris: Salon europeen de l Education
4min

Politique

Budget 2026 : Un rapport du Sénat dénonce « un coup dur porté à la jeunesse », avec une réduction de l’enveloppe dédiée au service civique

Comme en 2025, la mission sport, jeunesse et vie associative subie une sérieuse coupe dans le budget. Le service civique voit son enveloppe budgétaire réduite de 20 %, soit 114,4 millions d’euros par rapport à l’année dernière. « Se priver d’un dispositif qui fonctionne au moment où on a besoin de faire du lien social, c’est incompréhensible », regrette le rapporteur des crédits, Éric Jeansannetas (PS).

Le