L’Assemblée de Corse vote la préemption d’une parcelle sur l’îlot “des milliardaires” de Cavallo

L’Assemblée de Corse vote la préemption d’une parcelle sur l’îlot “des milliardaires” de Cavallo

L’Assemblée de Corse a approuvé jeudi l’acquisition par voie de préemption d’une parcelle de quelque 3 hectares sur l’îlot de...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’Assemblée de Corse a approuvé jeudi l’acquisition par voie de préemption d’une parcelle de quelque 3 hectares sur l’îlot de Cavallo, surnommé "l’île des milliardaires" et situé dans l’archipel des Lavezzi dans les Bouches de Bonifacio, à l’extrême-sud de la Corse.

"L’île de Cavallo a été, durant des décennies, le symbole outrancier et caricatural de la spéculation, du non-droit et des dérives de toutes sortes", a souligné dans son rapport le président nationaliste du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni. Il y défend "un projet environnemental, culturel, de mise en valeur et d’accès à cette parcelle située dans un site exceptionnel" et "des espaces naturels sensibles".

"Cette île est partie intégrante du patrimoine collectif de la Corse et des Corses", affirme-t-il. Pour 2 millions d’euros, la Collectivité de Corse s’est portée acquéreuse d’une parcelle de "3 hectares 33 ares 43 centiares" sur laquelle se trouvent "de vieilles bergeries d’environ 478 m2 et une zone de stockage". L'îlot a une superficie de 120 hectares.

Les 41 conseillers territoriaux de la majorité nationaliste (Femu a Corsica et Corsica Libera) ont voté pour. Le rapport a été vivement critiqué par les groupes d’opposition (droite et LREM) qui se sont abstenus lors du vote.

Le président du groupe LREM et maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci s’est interrogé sur le bien-fondé d’une telle dépense. "2 millions d’euros, ce n’est pas neutre. On n’est pas dans la politique du symbole", a-t-il martelé en posant à l’exécutif la question du devenir d'un restaurant installé sur la parcelle "qui existe depuis 40 ans".

"Aujourd’hui, par les voies de droit, au nom de la Corse, au nom des Corses, nous prenons une décision que nous considérons essentielle", a fait valoir M. Simeoni.

Depuis longtemps, les élus nationalistes corses dénoncent le "dépeçage" de ce paradis pour milliardaires, symbole, à leurs yeux, de la spéculation foncière.

En juillet 2010, accompagnés de quatre élus de sa formation à l'Assemblée de Corse, Gilles Simeoni s'était rendu sur place et après avoir parlementé avec des vigiles qui empêchaient l'accès à l'îlot, entièrement privé au-delà du quai du port de plaisance, avait déployé une banderole, portant l'inscription "Cavaddu terra corsa" (Cavallo terre corse), à côté du siège de la société italienne qui gérait l'ensemble des propriétés de cet espace granitique aux eaux turquoises, entre Corse et Sardaigne.

Dans la même thématique

French PM gathers the government for a seminar on work
10min

Politique

Réforme de l’assurance chômage : « Depuis 2017, les partenaires sociaux se sont fait balader et avec Gabriel Attal, ça sera la même chose »

La nouvelle réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement passe mal chez les sénateurs. « On a dévoyé la gouvernance de l’assurance chômage », dénonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui défend le rôle des syndicats et du patronat. « Attaché » aussi au paritarisme, le centriste Olivier Henno, « comprend » en revanche l’idée de réduire la durée des indemnisations. Quant à la socialiste Monique Lubin, elle se dit « atterrée » que le gouvernement relaye « cette espèce de légende selon laquelle les gens profiteraient du chômage ».

Le

L’Assemblée de Corse vote la préemption d’une parcelle sur l’îlot “des milliardaires” de Cavallo
2min

Politique

Départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel : « Dans un monde normal, celle qui aurait dû partir, c’est l’élève », dénonce Bruno Retailleau

Menacé de mort après une altercation avec une élève à qui il avait demandé de retirer son voile, le proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel a quitté ses fonctions. Une situation inacceptable pour le président des Républicains au Sénat, qui demande à la ministre de l’Éducation nationale d’« appliquer la loi jusqu’au bout ».

Le