Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
L’Assemblée ouvre la voie à la délivrance de médicaments à l’unité
Par Public Sénat
Publié le
Chaque année, un Français jette 1,5 kg de médicaments: pour mettre fin au gaspillage, l'Assemblée nationale a voté vendredi le principe d'une possible vente à l'unité, engagement de campagne du président Macron, qui fera l'objet d'une "concertation".
Les députés ont donné leur aval en première lecture à un amendement du gouvernement au projet de loi anti-gaspillage, qui prévoit que "lorsque leur forme pharmaceutique le permet, la délivrance de certains médicaments en officine peut se faire à l'unité". La disposition a vocation à entrer en vigueur "au plus tard le 1er janvier 2022".
La secrétaire d'Etat à la Transition écologique Brune Poirson a défendu "une des mesures emblématiques de la lutte contre le gaspillage" tout en disant entendre "les préoccupations des pharmaciens", montés au créneau ces derniers jours.
Elle a souligné que les décrets d'application feront l'objet d'une "concertation avec les différentes parties prenantes", ajoutant que "nous ne partons pas d'une page blanche" car une expérimentation sur les antibiotiques a déjà été menée sur ce système déjà "très commun", dans certains autres pays.
"Les médicaments concernés par cette possibilité seront, dans un premier temps, limités à quelques antibiotiques, pour lesquels l'intérêt d'une dispensation à l'unité est le plus évident", précise l'exposé des motifs de l'amendement du gouvernement.
L'idée de la vente de médicaments à l'unité avait été introduite en commission à l'initiative de députés LREM.
Plusieurs d'entre eux ont vanté "une très belle avancée", soulignant aussi l'enjeu environnemental car les médicaments finissent parfois dans les rivières.
La rapporteure, Véronique Riotton (LREM), a admis que la mesure soulevait "des défis", dont le "temps supplémentaire pour préparation en officine" ou la nécessité de "bien informer les patients". Elle a salué le "compromis" trouvé avec l'amendement du gouvernement qui "ouvre la possibilité et plus l'obligation", y voyant une "méthode souple".
La disposition a été globalement bien accueillie, Clémentine Autain (LFI) soutenant notamment cette "réponse au gaspillage terrifiant des médicaments", tandis que Bruno Millienne (MoDem) y a vu un "moyen utile de lutter à la fois contre le gaspillage et l'automédication".
Valérie Beauvais (LR) s'est montrée toutefois réticente, s'étonnant d'une mesure votée "sans étude d'impact". Elle a appelé à la vigilance sur la "traçabilité" des médicaments, notant que dans les pays où le mécanisme est en vigueur comme aux Etats-Unis, "on a vu des trafics de médicaments sous le manteau".