L’erreur en politique : pourquoi les politiques prennent aussi de mauvaises décisions ?
Pourquoi les politiques prennent-ils aussi de mauvaises décisions ? Et comment appréhender ces erreurs quand celui qui les commet est Premier Ministre ? Cette semaine, dans Livres & vous sur Public Sénat, Guillaume Erner et ses invités, la journaliste Bérengère Bonte, auteure du « Sioux » (Ed. de l’Archipel) et Michaël Miguères, auteur de « Pourquoi les politiques prennent de mauvaises décisions ? » (Ed. Ramsay) décortiquent le phénomène de l’erreur en politique.  

L’erreur en politique : pourquoi les politiques prennent aussi de mauvaises décisions ?

Pourquoi les politiques prennent-ils aussi de mauvaises décisions ? Et comment appréhender ces erreurs quand celui qui les commet est Premier Ministre ? Cette semaine, dans Livres & vous sur Public Sénat, Guillaume Erner et ses invités, la journaliste Bérengère Bonte, auteure du « Sioux » (Ed. de l’Archipel) et Michaël Miguères, auteur de « Pourquoi les politiques prennent de mauvaises décisions ? » (Ed. Ramsay) décortiquent le phénomène de l’erreur en politique.  
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Durant la crise sanitaire liée au covid-19, « chacun, notamment la classe politique, a vu midi à sa porte », souligne Michaël Miguères, président de l’Institut pour le Progrès, et cette situation exceptionnelle a conduit nos dirigeants « à faire beaucoup d’erreurs de jugement » et à prendre ce qui pourrait être considéré comme de mauvaises décisions.
Alors, pourquoi, comme chacun d’entre nous, les politiques raisonnent-ils parfois si mal ?

 

« L’erreur en politique », une réalité dans chaque société


Selon Michaël Miguères, trois familles de facteurs expliquent « l’erreur en politique » : premièrement les biais cognitifs, comprenez une déviation de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité, deuxièmement les biais organisationnels, c’est-à-dire « les types de structures politiques qui ne font pas coïncider les motivations personnelles avec le bien collectif », et pour finir, « une culture collective, inhérente à chaque métier ».

 

Édouard Philippe, le contraire de l’erreur ?
 

Présente sur le plateau de Livres & vous, Bérengère Bonte, auteure d’une biographie de l’ancien Premier Ministre Édouard Philippe, considère la campagne pour l’investiture à la présidentielle de 2017 à laquelle a concouru Alain Juppé comme une « erreur » de son conseiller d’alors, Édouard Philippe.
A cette époque, le maire du Havre a fait, dans l’ombre, « une très mauvaise campagne » confie la journaliste qui rapporte ensuite les propos étonnants de l’ancien Premier Ministre : « Alain Juppé a été en tête des sondages pendant plus d’un an mais au fond de lui, Édouard Philippe confesse n’y avoir jamais cru ». Une révélation surprenante pour Bérengère Bonte.

Autre décision qui pourrait être considérée comme une erreur commise par le locataire de Matignon : la fameuse limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes.
La journaliste le rappelle « c’est la première idée hors programme présidentiel d’Emmanuel Macron, que le Premier Ministre prend ».
« Ça lui vient, d’un certain héritage chiraquien. Jacques Chirac avait sauvé des vies en installant les radars, et donc Édouard Philippe sait que politiquement c’est un gain assuré, que cela nécessite beaucoup de courage politique, et ça, ça lui plaît ».

Difficile cependant de dire qu’il s’agit là d’une « mauvaise décision », car celle-ci a sauvé des vies. « En 6 mois, les résultats étaient là », rappelle Bérengère Bonte, mais les conséquences politiques sont importantes. Elles ont contribué à construire l’image d’un Édouard Philippe parfois « un peu raide ». « Cette incapacité à prendre en compte les critiques l’a marqué au fer rouge ». Une expression de l’erreur en politique qui rejoint les thèses de Michaël Miguères.
« Cet homme-là n’est pas l’homme totalement disruptif et fêtard, que certains communicants ont voulu présenter », conclut Bérengère Bonte. Un élément sur lequel il devra travailler s’il souhaite entreprendre un jour un chemin vers l’Elysée.

Retrouvez l’intégralité de l’émission « Livres & vous »
ici.

 

« Pourquoi les politiques prennent de mauvaises décisions ? » de Michaël Miguères - Ed. Ramsay

« Le Sioux » de Bérengère Bonte - Ed. de l’Archipel

Partager cet article

Dans la même thématique

L’erreur en politique : pourquoi les politiques prennent aussi de mauvaises décisions ?
3min

Politique

Crise agricole : « Les agriculteurs ont le sentiment justifié que le gouvernement et l’Union européenne ne veulent plus que l’élevage français prospère »,  pointe Jean-Philippe Tanguy

Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe RN à l’Assemblée nationale a salué le « mouvement populaire » des agriculteurs. Tandis que les abattages et les vaccinations se poursuivent et que la signature de l’accord du Mercosur n’a jamais été aussi proche, les actions des agriculteurs français redoublent d’intensité. Hier, plus de 80 actions ont été recensées sur l’ensemble du territoire.

Le

L’erreur en politique : pourquoi les politiques prennent aussi de mauvaises décisions ?
3min

Politique

Budget : Amélie de Montchalin assume le dialogue avec le PS plutôt qu’avec le RN au nom des « valeurs gaullistes »

A 48 heures de la réunion de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances, le ton est monté d’un cran entre le gouvernement et la droite sénatoriale qui refuse d’endosser la responsabilité d’un niveau de déficit, porté à 5,3 %. Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, Amélie de Montchalin indique que le gouvernement a choisi « en conscience de travailler avec le Parti socialiste ».

Le

L’erreur en politique : pourquoi les politiques prennent aussi de mauvaises décisions ?
3min

Politique

Dermatose des bovins : Sébastien Lecornu appelle au soutien des vétérinaires menacés

Lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le Premier ministre Sébastien Lecornu a longuement détaillé la stratégie de l’exécutif pour lutter contre la crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a appelé au soutien des vétérinaires menacés, car en charge des « dépeuplements » des bovins affectés.

Le