L’ex-militant anticapitaliste italien Vincenzo Vecchi demande sa remise en liberté

L’ex-militant anticapitaliste italien Vincenzo Vecchi demande sa remise en liberté

L'ex-militant anticapitaliste italien Vincenzo Vecchi, arrêté et incarcéré en Bretagne où il avait fuit pour échapper à deux condamnations en...
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Par Laurent GESLIN

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L'ex-militant anticapitaliste italien Vincenzo Vecchi, arrêté et incarcéré en Bretagne où il avait fuit pour échapper à deux condamnations en Italie, a demandé jeudi à Rennes sa remise en liberté sous surveillance électronique.

Vincenzo Vecchi, 46 ans, sous le coup de deux mandats d'arrêts émis par l'Italie, a été condamné à 12 ans et six mois de prison pour "dévastation et saccage" contre des biens lors du sommet du G8 à Gênes en 2001 et quatre ans notamment pour "port d'arme" lors d'une contre-manifestation contre l'extrême-droite à Milan en 2006.

Incarcéré à Vézin-le-Coquet, près de Rennes, vêtu d'un pull gris, il a assisté jeudi matin en visioconférence à l'audience de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes.

Me Maxime Tessier et Me Marie-Line Asselin ont demandé sa remise en liberté assortie de "garanties suffisantes": "assignation à résidence avec dispositif de surveillance" (bracelet électronique), "interdiction de sortie du territoire du Morbihan", "interdiction de manifester sur la voie publique", "obligation de pointage" auprès des autorités et versement d'un "cautionnement à la justice".

L'avocat a rappelé que Vecchi vivait depuis huit ans à Rochefort-en-Terre (Morbihan) où il travaillait clandestinement comme peintre en bâtiment et occupait des responsabilités dans un bar associatif.

"Le principe c'est la liberté (...) ce principe est prévu par la Convention européenne des droits de l'Homme", a déclaré Me Tessier.

"Bien sûr il travaillait au noir" mais "depuis qu'il est en France, il est Français" et "Rochefort-en-Terre n'était pas seulement une grotte dans laquelle Vecchi se terrait, mais un lieu de vie", a estimé l'avocat qui note que son client n'a pas commis d'infraction sur le territoire français.

Dans ce dossier, "la situation ne peut être que contrastée par rapport à la répression exercée en Italie où la police n'a pas été irréprochable", a argué l'avocat rappelant que la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné l'Italie pour ne pas avoir mis en cause des policiers présents au G8 de 2001.

- "Fatigué de m'enfuir" -

Devant la présidente, Vecchi a reconnu s'être caché en France pour "échapper à ses condamnations". "Je n'ai jamais quitté le sol français depuis que je suis parti", a-t-il déclaré.

"Quelles garanties pouvez-vous donner que vous ne preniez pas la fuite ?", lui demande la présidente. "Je suis fatigué de m'enfuir madame", répond Vecchi.

L'avocat général, relevant des "contradictions" dans les propos de Vincenzo Vecchi, a demandé le rejet de la demande du quadragénaire.

Alors "qu'il était en France depuis de nombreuses années pour échapper aux demandes de la justice italienne", il affirme désormais être prêt à se mettre "à disposition de la justice italienne", a souligné le représentant du ministère public.

La chambre de l'instruction rendra sa décision vendredi à 10H00. Elle se prononcera également lors de la même audience sur une demande d'informations complémentaires présentée le 14 août, concernant ses condamnations en Italie.

Une banderole réclamant la libération de l'ex-militant anticapitaliste italien Vincenzo Vecchi lors d'une manifestation de soutien devant le tribunal de Rennes,le 14 août 2019.
Une banderole réclamant la libération de l'ex-militant anticapitaliste italien Vincenzo Vecchi lors d'une manifestation de soutien devant le tribunal de Rennes,le 14 août 2019.
AFP/Archives

Une soixantaine de personnes étaient venues soutenir Vincenzo Vecchi devant la cour d'appel. "Libérez Vincenzo sans prison ni extradition", pouvait-on lire sur une grande banderole.

Pour Jean-Baptiste du comité "soutien Vincenzo" de Rochefort-en-Terre, cette demande de remise en liberté est "une première étape". "Vincenzo n'a nulle part où aller, mais il ne veut aller nulle part", a dit ce porte-parole, accusant l'Italie d'avoir "bâclé le dossier".

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