Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
“L’infamie” commise par Pétain “efface tout le reste”, estime Xavier Bertrand
Par Public Sénat
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"Le vainqueur de Verdun, c'est le poilu", et "l'infamie" commise par Pétain lors de la Deuxième Guerre "efface tout le reste", a estimé jeudi le président des Hauts-de-France (ex-LR) Xavier Bertrand après une polémique sur la figure du maréchal.
Précisant ne pas vouloir l'alimenter, il a toutefois estimé sur Cnews que "ce qu'a fait Philippe Pétain avec le régime de Vichy est une infamie qui efface tout le reste. Tout le reste".
"L'indignité nationale dont Pétain a été frappé, ça recouvre tout le reste", et "il ne peut pas y avoir de mise à l'honneur dans ces conditions-là", a-t-il ajouté.
"Le vainqueur de Verdun c'est le poilu et celui qu'on va mettre à l'honneur dans quelques jours, le soldat inconnu. Il y a eu bien sûr les chefs militaires, évidemment, mais derrière ça, si on peut se garder de ces polémiques, mon dieu que c'est mieux", a-t-il lancé.
Emmanuel Macron, qui poursuit jeudi dans le Nord son périple de commémoration de la guerre de 14-18, a suscité des critiques mercredi en jugeant "légitime" d'inclure Pétain dans un hommage samedi aux Invalides aux chefs militaires de la Grande Guerre. Le maréchal fut "un grand soldat" durant la Première guerre, même s'il a ensuite conduit "des choix funestes" dans la Seconde, a plaidé le chef de l'Etat, revendiquant de "regarder l'histoire en face".
L'exécutif a tenté toute la journée d'apaiser la polémique. L'Elysée a souligné que le chef d'état-major irait samedi "fleurir la tombe des cinq maréchaux qui sont aux Invalides où il n'y a pas Pétain". Et le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a affirmé qu'il n'avait "jamais été question" de rendre hommage à Pétain samedi. L'armée, elle, n'a jamais parlé d'exclure de son hommage celui qui fut l'un des héros de Verdun.