L’opposition relativise le renoncement de Macron à sa retraite

L’opposition relativise le renoncement de Macron à sa retraite

"Un luxe que tout le monde ne peut pas se payer", "démagogie!", "une énième opération de communication": en pleine crise sur la réforme des...
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"Un luxe que tout le monde ne peut pas se payer", "démagogie!", "une énième opération de communication": en pleine crise sur la réforme des retraites, des responsables de gauche comme de droite ont relativisé dimanche le renoncement d'Emmanuel Macron à toucher sa future pension d'ancien chef de l'Etat.

"C'est insupportable, il n'y a que les grands seigneurs, les très riches, les importants qui peuvent se permettre ce genre de libéralités", a dénoncé le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV.

"Il a les moyens de se passer d'une retraite de 6.000 euros, mais la plupart des gens n'ont pas ces moyens, personnellement je ne les ai pas (...) "Qu'est-ce que ça veut dire ? Je renonce à ma retraite et donc vous aussi vous pourriez y renoncer", a-t-il ajouté, dénonçant la "démagogie" du président.

Le chef de file de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Melenchon, le 9 décembre 2019 à Bobigny
Le chef de file de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Melenchon, le 9 décembre 2019 à Bobigny
AFP/Archives

"Vous qui aurez des retraites de misère, de quoi vous vous plaignez ? Suivez l'exemple du roi ! (Qui lui a plein de points dans sa besace grâce à la banque Rothschild !)", a ajouté l'eurodéputée LFI Manon Aubry sur Twitter.

"Que le président de la République, les ministres, les parlementaires soient alignés au régime général, c'est la moindre des choses", a relativisé à son tour le secrétaire national du PCF et député Fabien Roussel dans l'émission Le Grand rendez-vous sur Cnews et Europe 1. "Qu'on mette fin à ce type de privilège, enfin!".

Mais ce renoncement, "c'est quand même un luxe que tout le monde ne peut pas se payer", a-t-il relevé, "quand, lui, a touché 2,4 millions en 18 mois à la banque Rothschild" et "payait l'impôt sur la fortune" avant de "se le supprimer" lorsqu'il est arrivé au pouvoir.

Pour le patron du PS Olivier Faure, le fait "que le président renonce à l'un de ses privilèges, très bien". "Mais la retraite des Français n'en est pas un", a-t-il ajouté.

La présidente du groupe PS à l'Assemblée nationale Valérie Rabault a, elle, évoqué une "drôle de façon de présenter les choses" de la part de l'Elysée: "1. Le Gouvernement veut supprimer les régimes spéciaux 2. Le régime de retraite du Président de la République est en quelque sorte un régime spécial 3. Donc y a-t-il quelque chose d'extraordinaire à s'appliquer ce qu'on préconise pour les autres ?", a-t-elle demandé sur Twitter.

L'ancienne ministre socialiste Ségolène Royal a pour sa part considéré que "la vraie question c’est de savoir s’il renonce à retourner après l’Elysée dans le monde du business mondialisé avec les énormes retraites chapeaux qui vont avec et dont les montants sont sans commune mesure..."

Nicolas Dupont-Aignan en juillet 2018
Nicolas Dupont-Aignan en juillet 2018
AFP/Archives

A droite, le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé une "énième opération de communication". "Je ne doute pas que les fonds de pensions auxquels il offre le marché des retraites lui assureront un pantouflage doré ou des conférences bien rémunérées!", a-t-il insisté.

L'Elysée a confirmé samedi qu'Emmanuel Macron renonçait par avance à sa future retraite d'ancien président de la République, équivalente au salaire d'un conseiller d'Etat, soit 6.220 euros bruts mensuels, devenant ainsi le premier président à renoncer au bénéfice de la loi du 3 avril 1955.

"C'est une décision logique. Tout le monde va converger vers le régime universel de retraite, y compris le président de la République. Il se met au même régime que tout le monde. C'est peut-être symbolique, ce n'est en aucun cas démagogique", a défendu le patron des députés LREM Gilles Le Gendre dimanche soir sur LCI.

M. Macron, qui a fêté ses 42 ans samedi, a également décidé de ne pas siéger à l'avenir au Conseil constitutionnel dont les anciens présidents sont membres de droit à vie, avec une indemnité de 13.500 euros.

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