L’union de la gauche est « une forme de clarification, les électeurs ne savaient plus où se situait le PS », salue Stéphane Troussel

L’union de la gauche est « une forme de clarification, les électeurs ne savaient plus où se situait le PS », salue Stéphane Troussel

Invité de notre matinale, le président socialiste du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a salué l’accord conclu entre le PS et LFI, qui repositionne le PS bien plus à gauche qu’il ne l’était sous le quinquennat de François Hollande. Une rupture attendue, selon lui, par les électeurs.
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La barre à gauche toute ! Le Conseil national du Parti socialiste a validé dans la nuit de jeudi à vendredi, par 167 voix contre 101, et 24 abstentions, l’accord conclut de longue haleine par la direction du parti avec La France insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon, en vue des législatives. Les débats ont été animés, notamment du côté des opposants à cet accord, à l’image du sénateur Rachid Temal ou de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, qui ont dénoncé une rupture dans l’histoire du parti, expliquant ne pas se reconnaître dans la radicalité de Jean-Luc Mélenchon.

« Nos électeurs attendaient cet engagement des socialistes dans cette nouvelle alliance, dans ce rassemblement de la gauche et des écologistes », a plaidé vendredi matin, sur le plateau de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat, Stéphane Troussel, le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis. « C’est une forme de clarification, disons-le. Les électeurs ne savaient plus vraiment où se situait le PS, compte tenu de ce qui s’est passé en 2017 et ces cinq dernières années. Ce vote signifie aussi très clairement que le PS est dans un camp, celui de la gauche », martèle notre invité.

Les grognards de la Hollandie sur la défensive

Pour Stéphane Troussel, ce réarrimage à gauche de l’échiquier politique était devenu nécessaire « compte tenu des incertitudes et des parcours individuels d’un certain nombre de responsables socialistes. » « Quand, le soir du premier tour de l’élection présidentielle, vous n’avez aucun des responsables du parti d’aujourd’hui sur les plateaux de télévision mais tous ceux d’hier qui se promènent en expliquant qu’il faut rejoindre les rives de la macronie - je pense à Manuel Valls - cela trouble nos électeurs, cela entretient un doute sur notre identité politique. Le vote d’hier soir dit clairement où nous en sommes », poursuit notre invité.

Un positionnement, toutefois, qui est très loin de satisfaire les anciens poids lourds du quinquennat de François Hollande. Outre l’ancien chef de l’Etat, l’ex-Premier Ministre Jean-Marc Ayrault et le maire du Mans, Stéphane Le Foll, ont vertement critiqué ce rapprochement avec le camp mélenchoniste. Pour sa part, l’ancien ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, éphémère chef de gouvernement, a annoncé avoir rendu sa carte du PS. « C’est à eux de se demander où est leur camp. Est-ce que c’est le camp de la gauche ? La gauche, c’est d’abord le rassemblement de toutes celles et ceux qui ont besoin de l’action publique […] La gauche, c’est d’abord répondre aux aspirations des catégories populaires et de la jeunesse », pointe Stéphane Troussel.

À gauche, « nous avons en permanence besoin de confrontation pour arriver à des compromis »

Pour autant, il espère que les deux lignes qui se sont démarquées jeudi soir continueront de dialoguer au sein de la même famille politique, au nom de l’unité. « Je n’ai jamais cru aux gauches irréconciliables. L’histoire de la gauche, ce sont des différences, un certain nombre de désaccords, des points sur lesquels nous avons en permanence besoin de confrontation pour arriver à des compromis », défend-il. « Ce qui a fait du PS la force motrice de la gauche, c’est quand il était capable de rassembler de Gérard Filoche à Gérard Collomb », conclut Stéphane Troussel.

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