Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
«La capacité d’écoute de la majorité actuelle n’existe pas», accuse Jean-Christophe Lagarde
Par Public Sénat
Publié le
L’impatience monte chez Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, et membre du groupe Les Constructifs, à l’Assemblée nationale. Alors que les députés ont commencé à examiner le projet de loi de finances 2018, l’élu de Seine-Saint-Denis a le sentiment de ne pas être entendu, malgré son attitude bienveillante à l’égard du gouvernement.
« La capacité d’écoute, de construction de majorités d’idées de la part de la majorité actuelle n’existe pas. Ou n’existe quasiment que marginalement », dénonce-t-il sur les chaînes parlementaires.
Premier point de divergence sur lequel il souhaite que la majorité « corrige le tir » : l’impôt sur la fortune immobilière, qui remplacera l’impôt sur la fortune. « Je pense qu’on est en train d’adopter un impôt qui est inéquitable et inefficace », déclare-t-il, en prenant la défense des « petits riches », comme les médecins ou les artisans, face « aux grandes fortunes » qui ne payent pas l'ISF, selon lui.
« La majorité semble penser que c’est une agression »
Autres points de blocage : la hausse de la CSG mais aussi la politique du Logement. « Le gouvernement est en train de préparer beaucoup de bêtises et de dire de gros mensonges sur la réforme du Logement », affirme Jean-Christophe Lagarde. « La majorité semble penser que dès que quelque chose leur est dit qui n’est pas conforme à ce qu’elle souhaite, c’est une agression […] Le nouveau monde ressemble furieusement à l’ancien. »
« Quand c’est juste, c’est juste, nom d’un chien ! Ce n’est pas la peine de se braquer »
Et selon le député UDI, cette surdité ne date pas de l’examen du budget. « Sur le prochain projet de loi [sur la sécurité], est-ce que M. Collomb sera capable d’écouter ? Dans le projet de loi qui vient de passer sur le terrorisme, il ne l’a pas été. »
Plaidant pour un autre débat politique, Jean-Christophe Lagarde en vient à saluer certaines propositions des autres familles politiques :
« J’ai entendu parfois – rarement – des gens de France Insoumise, ou des Républicains, voire des gens du Parti socialiste, dire des choses qui étaient justes. Et quand c’est juste, c’est jute, nom d’un chien ! Ce n’est pas la peine de se braquer parce que ça ne vient pas de vos rangs ! »