La CGT organise son grand débat “sur le bitume” mardi

La CGT organise son grand débat “sur le bitume” mardi

La CGT lance mardi une nouvelle mobilisation qui se veut une réponse au grand débat organisé par l'exécutif qu'elle boycotte,...
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Par Bertille OSSEY-WOISARD

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La CGT lance mardi une nouvelle mobilisation qui se veut une réponse au grand débat organisé par l'exécutif qu'elle boycotte, préférant réclamer "sur le bitume" hausse des salaires et justice fiscale, des revendications entendues aussi chez les "gilets jaunes".

Avec le débat national, "toutes les questions sont pipées et portent en germe la volonté de poursuivre une politique libérale", estime Catherine Perret, une des dirigeantes du syndicat.

D'ailleurs, la CGT a annoncé qu'elle ne se rendrait pas à Matignon mercredi où le Premier ministre reçoit syndicats et patronat. "On lui a écrit, on lui a parlé, trois fois, quatre fois, à chaque fois, la réponse, c'est +on vous écoute+ et derrière on fait ce qu'on avait prévu de faire", a argumenté dimanche sur France 3 le secrétaire général de la confédération Philippe Martinez.

A la place, la CGT organise cette première journée de mobilisation de l'année, associée avec Solidaires, des organisations de Force ouvrière et avec le soutien du NPA, du PCF et de la France insoumise.

Des préavis de grèves ont été déposés notamment dans la fonction publique (DGCCRF), à la RATP ou à la SNCF, et des manifestations sont prévues un peu partout en France.

Sans citer l'appel de la CGT, Eric Drouet, l'une des figures du mouvement des "gilets jaunes" a appelé à une "grève générale" ce mardi.

Côté syndical, des contacts ont eu lieu en tout début d'année entre Philippe Martinez et ses homologues de la CFDT et de Force Ouvrière. Mais ils n'ont à nouveau pas réussi à s'entendre sur une mobilisation commune.

"On a discuté notamment sur ce qu'on pouvait faire sur les salaires dans les entreprises. A la fin, il y avait potentiellement une liste à la Prévert et forcément une grève, ce n'était pas notre objectif", a expliqué Laurent Berger (CFDT), qui préfère participer au grand débat proposé par l'exécutif.

- "Medef trop tranquille" -

Force ouvrière, qui a changé de leader en novembre après une crise interne, ne sera pas non plus de la partie.

"Si la CGT n'avait pas annoncé tout de suite le 5 sur un cahier de revendications fourre-tout, ça aurait été plus simple pour nous", s'est agacé cette semaine Christian Grolier, numéro un de la fédération FO fonction publique, qui parallèlement organise pendant toute la semaine des grèves et actions syndicales.

Outre cette journée, la CGT propose d'organiser toutes les semaines des "mardis d'urgence sociale", qui mettront en lumière des initiatives syndicales un peu partout en France. En outre, elle a mis en ligne des "cahiers d'expression revendicative".

Ces initiatives sont une sorte de réponse au mouvement des "gilets jaunes", sur lequel Philippe Martinez tient un discours ambigu. Des militants réclament une convergence qu'il refuse car le mouvement n'a pas de leader national.

"Les convergences, elles existent déjà, il y a une trentaine de départements où il y aura des défilés jaunes et rouges" mardi, a-t-il néanmoins assuré dimanche.

La CGT prévoit déjà une nouvelle journée nationale à la mi-mars.

"Il faut travailler dans la continuité. Je pense aussi que, même si l'action des gilets jaunes sur les ronds-points est positive, le Medef est trop tranquille", a expliqué le secrétaire général. Il vient de confirmer son intention de se représenter à la tête de la CGT en mai.

Si lors des précédentes manifestations, la politique "libérale" d'Emmanuel Macron était la principale cible, cette fois, les critiques se focalisent sur le patronat.

"Dans un pays où les 40 plus grandes entreprises versent 57,4 milliards d'euros à leurs actionnaires, il ne faut pas uniquement frapper à la porte du gouvernement", a insisté M. Martinez dans Politis, réclamant la suppression des aides publiques aux entreprises (CICE, exonérations).

Lors de la précédente mobilisation, le 14 décembre, la CGT avait dénombré 15.000 manifestants à Paris, la préfecture de police en comptant 6.000. Aucun chiffre au niveau national n'a été communiqué.

Hasard de calendrier, mardi doit être votée la loi "anticasseurs", donnant la possibilité aux préfets de prononcer des interdictions de manifester, un dispositif vivement critiqué par les syndicats.

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