La gifle de Valls et la délicate protection des personnalités

La gifle de Valls et la délicate protection des personnalités

La gifle reçue mardi par Manuel Valls à Lamballe met en lumière la délicate question de la protection des personnalités et...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La gifle reçue mardi par Manuel Valls à Lamballe met en lumière la délicate question de la protection des personnalités et candidats à la primaire - et bientôt à la présidentielle - sur fond de menace terroriste.

- Qui protège?

Le service de protection des personnalités (SDLP) a été créé en décembre 2013. C'est la fusion de plusieurs entités du ministère de l'Intérieur dont l'ex SPHP - au nom quasiment identique - créé en 1935 sous le nom de "voyages officiels" (VO) après l'assassinat, à Marseille, du roi Alexandre 1er de Yougoslavie et du ministre des Affaires étrangères français Louis Barthou par un révolutionnaire macédonien.

L’État s'est doté d'un service de protection rapprochée et professionnel de plus de 700 membres afin de protéger le chef de l’État, le gouvernement, les personnalités venant en France ou celles menacées. Soit, selon des sources policières, plus de 100 personnes à protéger en permanence et plus de 800 de façon temporaire, "souvent plus": la menace terroriste a "considérablement renforcé les missions", disent les sources.

- Qui décide?

En théorie l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT) en fonction de la menace régulièrement actualisée. Des personnalités protégées, comme l'ancien ministre de François Mitterrand Michel Charasse, ne le sont plus, d'autres s'ajoutent comme Marine Le Pen ou, plus récemment, des journalistes en vue pouvant être les cibles de terroristes.

Les anciens chefs de l’État, Premiers ministres et ministres de l'Intérieur bénéficient d'une protection à vie, parfois avec une dizaine de personnes pour les premiers.

Fouad El Rharraz, du syndicat de police Alliance, dénonce "la réduction des effectifs" au SDLP et "l'explosion des missions de complaisance" et "de confort, de VIP" où "le policier ne remplit pas une mission de protection".

- La protection des candidats à la primaire

C'est "en fonction du risque" pour les candidats de la primaire de la gauche, et avant ceux de la droite. Les sources ne veulent pas entrer dans le détail. Elles assurent que le "nécessaire a été fait" s'agissant de ceux n'ayant pas de protection permanente comme les ex-chefs du gouvernement François Fillon, Alain Juppé ou Manuel Valls, qui a emmené avec lui une "dizaine" de policiers qui le protégeaient à Matignon.

- La protection des candidats à la présidentielle

La décision du nombre de gardes du corps - au moins deux en permanence - sera prise en avril quand les candidats seront connus. Elle sera "plus importante" et "conséquente" que lors des scrutins passés en raison de la forte menace terroriste. Une centaine de postes ont d'ailleurs été créés au SDLP dans ce contexte "mais les candidats ne se bousculent pas", dit le syndicaliste d'Alliance, depuis la réorganisation du service où la sélection d'entrée est draconienne.

Dans la même thématique

ILLUSTRATION : Carte Electorale
4min

Politique

Elections européennes 2024 : comment se déroule le scrutin ?

Tous les citoyens des pays de l’Union Européenne ne votent pas au même moment. Du 6 au 9 juin, ils se rendront aux urnes pour élire 720 députés au Parlement européen. Public Sénat vous explique tout sur ce scrutin, essentiel pour l’avenir de l’Europe.

Le

Belgium Europe Migration
7min

Politique

Parlement européen : quels sont les grands textes adoptés depuis 2019 ?

Entre le Covid et la guerre en Ukraine, la mandature 2019-2024 a dû subir et réagir à de grands bouleversements. Pacte vert, plan de relance, sanctions à l’égard de la Russie ou encore soutien à l’Ukraine… A l’aube du renouvellement du Parlement européen, retour sur les grands dossiers adoptés ces 5 dernières années au Parlement européen.

Le

FRANCE–EUROPEAN PARLIAMENT-ELECTION
14min

Politique

Européennes 2024 : tout savoir sur les « petites » listes

A côté des grosses machines électorales, elles existent difficilement dans les médias traditionnels, misant plutôt sur les réseaux sociaux. Entre une flopée de listes écologistes, des listes souverainistes et des micros partis, tour d’horizon de ces listes qui devraient avoir le plus grand mal à avoir des eurodéputés, mais dont la présence est loin d’être neutre pour le scrutin du 9 juin.

Le