La justice enquête sur le marché des voitures-radars confiées au privé, annonce Anticor
Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête après une plainte d'Anticor qui dénonce des soupçons de "favoritisme"...

La justice enquête sur le marché des voitures-radars confiées au privé, annonce Anticor

Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête après une plainte d'Anticor qui dénonce des soupçons de "favoritisme"...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête après une plainte d'Anticor qui dénonce des soupçons de "favoritisme" dans le marché juteux des radars embarqués confié par l'Etat à des sociétés privées, a annoncé l'association anticorruption mercredi.

Cette enquête préliminaire, révélée par Le Canard enchaîné, fait suite à la plainte de l'association déposée le 18 janvier concernant les conditions d'attribution de ces nouveaux marchés visant à "externaliser" le pilotage de voitures banalisées embarquant des radars automatiques.

Selon cette plainte, dont l'AFP a eu connaissance, Anticor visait "deux marchés publics faramineux" passés entre l'Etat et la société Fareco, filiale du groupe de BTP Fayat, "en violation totale de la législation en matière de marchés publics". Déposée contre X, elle vise indirectement le ministère de l'Intérieur et l'entreprise, comme bénéficiaire.

Anticor épingle particulièrement un contrat de près de 53,8 millions d'euros passé le 1er février 2017 entre la place Beauvau et la société.

Or pour l'association, le contrat a été remporté en dehors de tout appel d'offres, au motif que la société était la seule en mesure de produire un certificat d'homologation du matériel.

Cet argument technique rendait selon le ministère impossible toute concurrence, mais il est contesté par l'association pour qui "la mise en concurrence était non seulement possible, mais obligatoire", selon son communiqué.

Dans le domaine très sensible de la sécurité routière, l'externalisation d'une partie du contrôle routier est destinée, selon les autorités, à permettre aux forces de l'ordre de se concentrer sur d'autres missions. Après une expérimentation à partir de février 2017 en Normandie, elle est entrée en vigueur dans cette région en décembre.

Alors que les opposants crient à une "privatisation", le gouvernement martèle que les employés de sociétés privées se contenteront de piloter les voitures: les véhicules "appartiennent toujours à l’Etat", les zones de contrôle sont choisies par les autorités et le système de flash ne nécessite aucune intervention humaine.

Anticor avait déjà déposé une première plainte en novembre 2015, soupçonnant la société de services numériques Atos d'avoir été favorisée dans l'attribution de marchés publics de radars automatiques. Le PNF avait ouvert une enquête pour favoritisme en mars 2016.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Session of the examination of the government of the finance bill PLF
11min

Politique

Budget : les tractations ont commencé pour tenter d’arracher un accord en commission mixte paritaire

Au moment où les sénateurs s’apprêtent à terminer l’examen du budget, les esprits sont déjà dans l’étape suivante, la commission mixte paritaire. Malgré de très grosses différences entre les députés et le texte du Sénat, l’idée d’un accord en CMP fait son chemin. Mais avant de voir une fumée blanche, beaucoup de chemin reste à faire. Pour préparer le terrain, les échanges informels ont déjà commencé.

Le

6min

Politique

Municipales 2026 : l’absence de budget au 31 décembre peut-elle impacter l’organisation des élections ?

Si le budget de la sécurité de sociale a été adopté par l’Assemblée nationale mardi, rien ne promet un même sort au projet de loi de finances, pour lequel les voies de compromis sont encore plus minces. En cas de non-accord sur le texte, le gouvernement serait contraint de recourir à une loi spéciale. Une piste qui éveille des inquiétudes quant à l’organisation des municipales, dont l’enveloppe est estimée à 200 millions d’euros.

Le