La mise en examen de Bay requalifiée en « détournements de fonds publics »
L'eurodéputé RN (ex-FN) Nicolas Bay, mis en examen en juin dans l'affaire des emplois présumés fictifs du FN au Parlement...

La mise en examen de Bay requalifiée en « détournements de fonds publics »

L'eurodéputé RN (ex-FN) Nicolas Bay, mis en examen en juin dans l'affaire des emplois présumés fictifs du FN au Parlement...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'eurodéputé RN (ex-FN) Nicolas Bay, mis en examen en juin dans l'affaire des emplois présumés fictifs du FN au Parlement européen, a vu les poursuites à son encontre requalifiées en "détournements de fonds publics", a appris vendredi l'AFP de sources concordantes.

Nicolas Bay, dont le nom circule pour conduire la liste du Rassemblement national aux élections européennes, avait été mis en examen le 8 juin pour "abus de confiance", comme l'avait été avant lui la présidente du parti et l'ex-eurodéputée Marine Le Pen en juin 2017. Dans le code pénal, l'abus de confiance est punissable de trois ans de prison et de 375.000 euros d'amende.

Vendredi, les magistrats Claire Thépaut et Renaud Van Ruymbeke ont alourdi la mise en examen de Nicolas Bay en requalifiant l'"abus de confiance" en "détournements de fonds publics", un délit plus grave passible de dix ans d'emprisonnement et d'un million d'euros d'amende, selon ces sources.

Mercredi, un ancien personnage-clé de l'organisation frontiste au Parlement européen, Charles Van Houtte, avait déjà été mis en examen pour "complicité de détournements de fonds publics".

Selon des sources proches du dossier, l'ensemble des mises en examen dans cette affaire doivent faire l’objet d’une requalification générale en raison d'un arrêt de la Cour de la Cassation rendu en juin dernier dans une autre affaire. La plus haute juridiction judiciaire a en effet reconnu aux parlementaires la qualité de personnes chargées d’une mission de service public, l'une des deux seules catégories susceptibles d'être poursuivies pour "détournements de fonds publics".

Ces requalifications seront notifiées lors de nouvelles convocations. Marine Le Pen, qui a annoncé vendredi être de nouveau convoquée par les juges, est concernée, selon l'une de ces sources.

Dans cette affaire qui empoisonne le RN, les juges enquêtent sur un possible "système" organisé par le parti pour financer, avec des fonds de l'Union européenne, des salaires de ses permanents via les enveloppes d'eurodéputés réservées à l'emploi d'assistants parlementaires. L'information judiciaire ouverte en décembre 2016 pour "abus de confiance" et "escroquerie en bande organisée" totalise à ce jour 15 mises en examen connues dont celle du FN.

Sur le fond, Nicolas Bay reste mis en cause pour les mêmes faits: l'emploi présumé fictif de son ancien assistant Timothée Houssin, de juillet 2014 à début 2015, alors que ce dernier travaillait pendant son contrat au sein du secrétariat général du parti, selon les éléments de l'enquête.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

La mise en examen de Bay requalifiée en « détournements de fonds publics »
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

La mise en examen de Bay requalifiée en « détournements de fonds publics »
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le