« La recomposition politique est bien loin d’être achevée » explique Edouard Philippe

« La recomposition politique est bien loin d’être achevée » explique Edouard Philippe

Le Premier ministre s'est exprimé lors du premier Conseil LREM. L'occasion pour lui de revenir sur les missions du jeune parti mais aussi de critiquer les Républicains.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

 

Très attendu, le Premier ministre s’est longuement exprimé devant les « marcheurs » et leur nouveau délégué général, Christophe Castaner. L’occasion pour le chef du gouvernement de régler ses comptes avec les Républicains. « Je suis d’autant plus heureux d’être avec vous qu’il m’est arrivé d’être moins bien accueilli dans des réunions de ce type. La vie est décidemment étonnante. C’est avec chaleur que vous accueillez un Premier ministre qui n’est pas membre de votre mouvement, quand d’autres avec froideur font mine de prendre acte que je ne serai plus membre du leur » s’amuse-t-il.

Il est aussi revenu sur les critiques qui touchent LREM puisque Christophe Castaner n’avait aucun concurrent lors de ce scrutin. « Lorsque tout le monde file droit, on hurle à la caporalisation. Lorsque tout le monde débat, on hurle à la cacophonie. Et lorsqu’on évite ces deux écueils, rassurez-vous, on aurait toujours trouvé quelqu’un pour hurler. Que cela ne vous inquiète pas, votre mouvement est en marche, rien ne l’arrêtera » a souligné Edouard Philippe.

Le chef du gouvernement a aussi à ouvrir le parti aux Constructifs, sans les nommer. « Il est d’autres militants, d’autres élus, d’autres citoyens qui souhaitent la réussite du président de la République et du gouvernent. C’est notre devoir de dialoguer aussi avec eux, d’accueillir ceux qui tendent la main sans exiger d’eux un accord pur et parfait qui, dur reste, n’a probablement pas de place dans notre monde politique » affirme-t-il. « Je suis convaincu que la recomposition politique est bien loin d’être achevée. La poutre travaille encore. Laissons la travailler c’est le meilleur moyen de ne pas l’avoir dans l’œil. »

Il a ensuite rendu hommage à l’heureux du jour, le nouveau délégué général. « Casta, puisque c’est comme ça que je l’appelle, c’est d’abord un accent tonique et joyeux. C’est aussi la volonté de faire réussir l’équipe » a-t-il assuré sous les applaudissements.

Je ne sais pas s’il fera un bon délégué mais il fera un bon général

 


« Vous avez donc un mouvement, des statuts et un Castaner ».

« Je n’ai pas besoin de dire que les défis qui nous attendent sont nombreux » a poursuivi Edouard Philippe. « Le plus difficile est d’être à la hauteur de ce qu’il s’est passé en mai dernier. (…) la victoire du président nous a prémunis d’un long et rude hiver (…) nous devons désormais réussir (…) Le gouvernement est au travail depuis 6 mois. C’est 10% du quinquennat et nul n’est autorisé à se laisser aller à l’autosatisfaction. »

Il a néanmoins rappelé que « beaucoup a été fait et la transformation est en marche » passant en revue les nombreuses réformes prises ou esquissées comme celles sur le travail, le CICE, le terrorisme ou l’Europe.

Il s’est ensuite arrêté sur le budget de l’année prochaine. « Notre budget 2018 est forcément discuté. Il vient concrétiser nos choix et un grand nombre de ceux qui connaissent les questions budgétaires reconnaissent qu’il est fondé sur une double exigence de sincérité et de courage » a-t-il expliqué. « Nous disons les choses et nous disons la vérité des chiffres. Ce budget est sincère. Il ne fait pas l’unanimité ? Tant mieux ! Rien ne serait pire qu’un budget qui ne ferait aucun choix. Lorsque la France Insoumise et le Front national nous critiquent, je me dis que nous ne sommes pas sur le mauvais chemin. »

Enfin, il a tenu à encourager les « marcheurs » dans la reconstruction du paysage politique. « Pour avoir contribué à la création de l’UMP en 2002, je sais que c’est un exercice redoutable. Mais je ne suis pas inquiet car depuis un an et demi, vous avez déjà tout réinventé. » Il les a enfin appelé à « porter une voix forte dans les médias et les territoires » mais aussi « à faire vivre un maillage territorial dense et durable pour les préparera les prochains scrutins. »

Dans la même thématique

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
6min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : « Il se pose en sauveur de sa propre majorité, mais aussi en sauveur de l’Europe »

Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.

Le

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
11min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : on vous résume les principales annonces

Sept ans après une allocution au même endroit, le président de la République était de retour à La Sorbonne, où il a prononcé ce jeudi 25 avril, un discours long d’1h45 sur l’Europe. Se faisant le garant d’une « Europe puissance et prospérité », le chef de l’Etat a également alerté sur le « risque immense » que le vieux continent soit « fragilisé, voire relégué », au regard de la situation internationale, marquée notamment par la guerre en Ukraine et la politique commerciale agressive des Etats-Unis et de la Chine.

Le

Police Aux Frontieres controle sur Autoroute
5min

Politique

Immigration : la Défenseure des droits alerte sur le non-respect du droit des étrangers à la frontière franco-italienne

Après la Cour de Justice de l’Union européenne et le Conseil d’Etat, c’est au tour de la Défenseure des droits d’appeler le gouvernement à faire cesser « les procédures et pratiques » qui contreviennent au droit européen et au droit national lors du contrôle et l’interpellation des étrangers en situation irrégulière à la frontière franco-italienne.

Le

Objets
4min

Politique

Elections européennes : quelles sont les règles en matière de temps de parole ?

Alors que le président de la République prononce un discours sur l’Europe à La Sorbonne, cinq ans après celui prononcé au même endroit lors de la campagne présidentielle de 2017, les oppositions ont fait feu de tout bois, pour que le propos du chef de l’Etat soit décompté du temps de parole de la campagne de Renaissance. Mais au fait, quelles sont les règles qui régissent la campagne européenne, en la matière ?

Le