Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
« La République en Marche ne disposera pas, à lui seul, de la majorité des 3/5 » selon Jean-Philippe Derosier
Par Public Sénat
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Le véritable enjeu pour Emmanuel Macron lors des élections sénatoriales du 24 septembre, c’est de savoir si La république en Marche obtiendra, avec le renouvellement des sénateurs qui se profile, la majorité des 3/5 au Parlement, nécessaire pour faire passer les réformes constitutionnelles. Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste est catégorique : « La République en Marche ne disposera pas, à lui seul, de la majorité des trois cinquième, en cumulant les 312 députés de l’Assemblée nationale et le nombre (…) de sénateurs. Mais après il y a les alliés. Il y a le groupe MoDem à l’Assemblée, les Républicains constructifs à l’Assemblée, les RDSE ici. A voir comment il va y arriver ».
Au jeu des pronostics, pour savoir combien de sénateurs La République en Marche, seront élus aux prochaines élections sénatoriales, le professeur de droit public « reste assez réservé » : « 90 [sénateurs] cela me semble extraordinaire. Mais même dans les pronostics plus bas, attendons quand même de voir ».
Et d’expliquer : « Le Sénat présente parfois des surprises, cela a toujours été une chambre d’opposition, que ce soit un gouvernement de droite, ou un gouvernement de gauche (…)
A cela s’ajoute le fait que ce n’est pas une chambre directement élue par le peuple, contrairement au Président, contrairement aux députés. Et qu’en plus, il se renouvelle par moitié tous les trois ans. Donc tout cela fait que les changements existent au Sénat (…) mais [le renouvellement] est beaucoup plus progressif qu’il ne peut se produire dans les autres instances. Et c’est voulu. Ce n’est pas là un problème. On veut une chambre qui tempère ».