Caroline de Camaret : la Turquie continue à narguer les Européens, en envoyant des navires en Méditerranée. Avez-vous l’impression que des sanctions sont inéluctables ?
Margarítis Schinás : Là aussi, je pense qu’il y a un consensus émergeant au sein du conseil européen, que la Turquie représente un problème, et une menace systémique. Ce n’est pas que la question de l’instabilité en Méditerranée orientale, ici, il y a un comportement systémique qui commence en Libye et qui continue en Syrie, au Kurdistan et maintenant au Haut-Karabagh, et en Méditerranée orientale.
Les amis turcs doivent décider avec qui ils veulent être dans ce monde. S'ils veulent être avec nous, ou proches de nous, en tant que membre de l’OTAN, un pays candidat à l’adhésion, ça a un coût ! Il faut un certain comportement. Si par contre ils préfèrent l’Iran, Téhéran ou le Hamas, là c’est un autre choix. Et je pense que tôt ou tard nos amis turcs devront faire ce choix stratégique et l’Europe agira en fonction de cette décision.