Laïcité à l’école : « Cette campagne de communication ne mérite pas un tel opprobre », selon Olivier Paccaud
Dévoilées jeudi dernier par le ministère de l’Education Nationale, les huit affiches de campagne en faveur de la laïcité ont suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux, notamment des syndicats enseignants qui ont dénoncé une forme de racisme. Des critiques excessives pour le sénateur LR Olivier Paccaud. Un sentiment partagé par le sénateur communiste Eric Bocquet, qui estime cependant qu’il y a « un danger de stigmatisation ».

Laïcité à l’école : « Cette campagne de communication ne mérite pas un tel opprobre », selon Olivier Paccaud

Dévoilées jeudi dernier par le ministère de l’Education Nationale, les huit affiches de campagne en faveur de la laïcité ont suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux, notamment des syndicats enseignants qui ont dénoncé une forme de racisme. Des critiques excessives pour le sénateur LR Olivier Paccaud. Un sentiment partagé par le sénateur communiste Eric Bocquet, qui estime cependant qu’il y a « un danger de stigmatisation ».
Public Sénat

Par Cécile Sixou

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Un petit garçon blanc, tout sourire, côte à côte avec une petite fille noire, dans une piscine, et ce slogan : « Permettre à Sacha et Neissa d’être dans le même bain, c’est ça la laïcité ». C’est l’une des 8 affiches dévoilées par le ministère de l’Education Nationale sur les réseaux sociaux jeudi dernier pour promouvoir la laïcité. Et avant même d’être diffusée dans les établissements scolaires à la rentrée, la campagne de communication du gouvernement fait polémique sur internet.
 

« Une campagne sur la pente dangereuse »

Pour les syndicats, le gouvernement est allé trop loin. « Une scandaleuse campagne du ministère sur la laïcité » pour CGT-Educ’action.
« Le ministère doit renoncer à déployer cette campagne d’affichage », a réagi SUD éducation. « En mélangeant religion, couleur de peau, origine géographique supposée, et en faisant des différences, les freins au vivre-ensemble, cette campagne est sur la pente dangereuse d’un dévoiement raciste et xénophobe de la laïcité ».

 

« Une tempête dans un verre de saké »


Des critiques que ne comprend pas le sénateur LR de l’Oise Olivier Paccaud. « Je trouve que c’est une tempête dans un verre de saké et très honnêtement la campagne lancée par le gouvernement ne semble pas mériter un tel opprobre ». Pour le sénateur qualifier ces affiches de racistes est choquant : « les bras m’en sont tombés, il y a une perversion de l’esprit plus qu’inquiétante. Heureusement que le ridicule ne tue pas sinon il y aurait de nombreux morts du côté des syndicats enseignants ».
Pour le sénateur communiste du Nord Éric Bocquet, si le mot « raciste » est effectivement « excessif », ces affiches présentent tout de même « un danger de stigmatisation ». « Il faut que le gouvernement fasse attention à ne pas mettre le feu aux poudres.
Il y a un danger potentiel sur ce choix d’enfants, sur les 20 enfants il y en a 16 qui ont un prénom ou une couleur de peau qui porterait le risque d’une stigmatisation potentielle de certaines communautés ».

 

« Il fallait prendre le temps de la réflexion »

Éric Bocquet, regrette que le Parlement n’ait pas été associé à cette campagne : « Il n’y avait pas d’urgence, c’est une question de fond que l’on ne va pas régler simplement avec de la communication, il fallait prendre le temps de la réflexion ».
Pour Olivier Paccaud en revanche ces affiches devraient être
utilisées dès la rentrée par les enseignants pour ouvrir le dialogue sur la laïcité avec leurs élèves. Lui, ancien professeur agrégé d’histoire-géographie et d’éducation civique, les aurait montrées en début de cours « pour faire réagir les élèves », car c’est selon lui « un bon outil qui peut déclencher le débat, le dialogue, pour expliquer aux élèves ce qu’est la laïcité ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Laïcité à l’école : « Cette campagne de communication ne mérite pas un tel opprobre », selon Olivier Paccaud
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le