Larcher (LR) demande à Macron « de s’exprimer devant les Français »
Le président LR du Sénat Gérard Larcher pointe mercredi "un peu d'amateurisme et de panique" dans la gestion de l'affaire Benalla...

Larcher (LR) demande à Macron « de s’exprimer devant les Français »

Le président LR du Sénat Gérard Larcher pointe mercredi "un peu d'amateurisme et de panique" dans la gestion de l'affaire Benalla...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le président LR du Sénat Gérard Larcher pointe mercredi "un peu d'amateurisme et de panique" dans la gestion de l'affaire Benalla par l'Élysée, demandant à Emmanuel Macron de "s'exprimer devant les Français", au lendemain du discours du président devant sa majorité.

"J'aurais préféré qu'il s'adresse à la France et aux Français. Ce n'est pas devant les députés LREM, dans l'entre-soi, que le président de la République doit parler, mais devant les Français dont il tire sa légitimité", a réagi Gérard Larcher dans un entretien au Figaro.

Bruno Retailleau a dénoncé de son côté sur France 2 un "bras d'honneur vis-à-vis de l'opposition, (...) de la presse, bras d'honneur aussi vis-à-vis des Français". "La primeur réservée seulement aux siens, c'est très, très gênant", a ajouté le président du groupe Les Républicains au Sénat.

Alors qu'il restait mutique après plusieurs jours de désordre, blocages et tensions, et que la pression s'intensifiait pour qu'il donne sa vision d'une affaire le touchant au plus près, Emmanuel Macron a choisi un cadre et un moment inattendus - un pot de fin de session parlementaire à la Maison de l'Amérique latine de Paris - pour s'exprimer sur l'affaire Benalla.

Sommes-nous face à une affaire d'État? "Il faut laisser travailler les commissions d'enquête parlementaires, c'est à la fin que nous pourrons en juger", répond M. Larcher.

"Une chose est sûre: le mythe du nouveau monde s'est effondré, le symbole du Louvre vient de se fracasser sur la Contrescarpe", poursuit-il. "Nous voilà renvoyés, entre les appartements du quai Branly et le reste, aux années Mitterrand avec la même petite odeur de soufre. Je sens nos compatriotes un peu stupéfaits. Il faut que le gouvernement soit attentif. Il y a aujourd'hui un peu d'amateurisme et de panique".

Le président du Sénat estime aussi que cette affaire "montre la réalité du contre-pouvoir du Parlement. Un contre-pouvoir indispensable au fonctionnement de notre démocratie".

"Les députés de l'opposition, très divers, ont fait échec à cette idée +Circulez, il n'y a rien à voir+ portée par la majorité, qui souhaitait continuer les débats sur la révision constitutionnelle comme si rien ne se passait", ajoute-t-il. "Cela servira de leçon à tous ceux qui voulaient réduire les pouvoirs du Parlement. Cette histoire souligne également les limites d'un exercice un peu solitaire du pouvoir".

Dans la Ve République, "le président de la République donne l'impulsion, mais il n'accapare pas tous les pouvoirs!" s'est exclamé sur Europe 1 Philippe Bas, président LR de la commission des Lois du Sénat, dénonçant "l'idée de minimiser les contre-pouvoirs" d'Emmanuel Macron.

Quant à la révision constitutionnelle, dont l'examen à l'Assemblée nationale a été reporté à la rentrée, M. Larcher estime que "cette réforme n'a plus de calendrier". "C'est une victime collatérale de la Contrescarpe! Je ne vois pas comment nous pourrions examiner cette révision constitutionnelle avant la fin de l'année".

Partager cet article

Dans la même thématique

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le

7min

Politique

Insécurité dans les territoires d’Outre-mer : « Nous, les maires, nous sommes en première ligne pour lutter, mais on n’a pas de moyens pour le faire »

A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».

Le

Paris : session of questions to the government at the French National Assembly
6min

Politique

Budget 2026 : quels scénarios dans un calendrier de plus en plus contraint ?

Avec encore plus de 1 500 amendements restant à examiner en une semaine à l’Assemblée sur la partie recettes du projet de loi de finances, le calendrier budgétaire est de plus en plus contraint. Dans une assemblée divisée et avec le renoncement du gouvernement de recourir au 49.3, la possibilité d’une adoption des deux lois de finances avant le 31 décembre 2025 relève presque de la politique-fiction.

Le

Paris: Salon europeen de l Education
4min

Politique

Budget 2026 : Un rapport du Sénat dénonce « un coup dur porté à la jeunesse », avec une réduction de l’enveloppe dédiée au service civique

Comme en 2025, la mission sport, jeunesse et vie associative subie une sérieuse coupe dans le budget. Le service civique voit son enveloppe budgétaire réduite de 20 %, soit 114,4 millions d’euros par rapport à l’année dernière. « Se priver d’un dispositif qui fonctionne au moment où on a besoin de faire du lien social, c’est incompréhensible », regrette le rapporteur des crédits, Éric Jeansannetas (PS).

Le