Laurent Fabius : « La QPC représente 80 % du travail du Conseil constitutionnel »
À l’occasion des dix ans de la Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) le président du Conseil constitutionnel revient sur l’évolution de ce processus juridique et sur le rôle du Conseil des sages.

Laurent Fabius : « La QPC représente 80 % du travail du Conseil constitutionnel »

À l’occasion des dix ans de la Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) le président du Conseil constitutionnel revient sur l’évolution de ce processus juridique et sur le rôle du Conseil des sages.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

La QPC a dix ans. Entrée en vigueur il y a une décennie, la Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) permet « à tout justiciable, devant n’importe quelle juridiction de saisir le Conseil constitutionnel s’il estime que la loi que l’on voudrait lui appliquer est contraire aux libertés fondamentales garanties par la Constitution », explique Laurent Fabius. Invité, pour l’occasion, de l’émission Bonjour chez vous de Public Sénat, le président du Conseil constitutionnel qualifie d’ « excellent », le bilan de ce processus juridique. « C’est un processus extrêmement efficace, qui a complètement changé l’approche démocratique des droits en France, et qui représente désormais 80 % du travail du Conseil constitutionnel », soutient-il.

« Nous siégerons dans toutes les régions »

Pour autant, ce processus reste plutôt méconnu du grand public, et Laurent Fabius compte se saisir de la date anniversaire pour rendre la QPC plus populaire. « Il est nécessaire d’informer les citoyens et les professionnels du droit sur ce que nous faisons, pour arriver à ce qu’on se saisisse de plus en plus de la QPC », plaide-t-il. Pour essayer de populariser un peu plus la Question prioritaire de constitutionnalité, et le Conseil en lui-même, Laurent Fabius a engagé une dynamique de déplacements dans les régions. « Il nous arrive de siéger sur le terrain, et nous comptons le faire dans toutes les régions, dès que la situation sanitaire le permettra », détaille-t-il.

Revenant sur la décision de Jean Castex de saisir le Conseil constitutionnel concernant l’article 24 de la loi controversée « sécurité globale », Laurent Fabius assure qu’il s’agit d’une initiative plutôt rare. « Il arrive que le président de la République ou le premier ministre saisissent eux-mêmes le Conseil constitutionnel sur un cas particulièrement sensible, et c’est le cas de l’article 24. En général, cela contribue à apaiser le débat », commente-t-il, assurant que la Conseil des sages revêt une responsabilité particulière en matière de libertés publiques. « Il nous appartient, en tant que garants de ces libertés, d’apprécier si elles sont bien respectées, et de trouver le bon équilibre, ce qu’on appelle la proportionnalité, entre l’atteinte de tel objectif et la défense de ces libertés. C’est justement cette appréciation qui est délicate. »

 

Partager cet article

Dans la même thématique

juppé Ok
9min

Politique

Présidentielle : de 1995 à 2022, que donnaient les sondages plus d’un an avant l’élection ?

Edouard Balladur élu en 1995, DSK en 2012, Alain Juppé en 2017… Et Jordan Bardella en 2027 ? Voici les résultats des élections présidentielles, si l’on était dans un monde parallèle. Celui des sondages, à 18 mois environ du scrutin. Car si les sondages peuvent donner la tendance du moment, ils ne sont pas des prédictions, l’histoire nous l’a monté. Mais parfois, ils ont aussi vu juste, très en amont…

Le

Paris: Questions au gouvernement Senat
4min

Politique

Budget 2026 : quel calendrier pour la reprise des débats ?

Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.

Le