Le burkini à l’aquaclub: Bertrand dénonce une atteinte à “la laïcité”

Le burkini à l’aquaclub: Bertrand dénonce une atteinte à “la laïcité”

Le port du burkini est désormais autorisé dans un centre aquatique de Fort-Mahon (Somme), décision prise sur demande du Défenseur...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le port du burkini est désormais autorisé dans un centre aquatique de Fort-Mahon (Somme), décision prise sur demande du Défenseur des droits pour mettre fin à une "discrimination", mais dénoncée comme une atteinte à la "laïcité" par le président de région Xavier Bertrand.

Confirmant une information du Courrier Picard, Stéphane Hausselier, le président du syndicat mixte Baie de Somme-Grand littoral picard qui gère l'établissement a déclaré jeudi soir à l'AFP que cette tenue de bain y était dorénavant acceptée.

Cette décision, sur requête du Défenseur des droits Jacques Toubon, de permettre aux femmes de fréquenter l'aquaclub de Belle Dune avec ces tenues de bain islamiques couvrant les cheveux et le corps a provoqué un tollé, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand (ex-LR), y voyant notamment une atteinte à "la laïcité".

"Xavier Bertrand m'a indiqué ce soir que notre décision était contraire à la charte de la laïcité édictée par la région. On m'avait dit que le port du burkini était autorisé ailleurs... Peut-être n'a-t-on pas mesuré ce qu'on faisait et qu'on a pris une décision trop hâtive. Si on a fait une erreur et qu'il faut faire du rétropédalage, je le ferai naturellement", a indiqué M. Hausselier, par ailleurs conseiller départemental divers droite (ex-LR) de la Somme.

Il a annoncé à l'AFP qu'il réunirait vendredi après-midi le bureau du syndicat mixte pour, le cas échéant, revenir sur cette autorisation du burkini, "décidée après que M. Toubon nous a mis en garde contre une discrimination religieuse".

En août 2016, deux clientes s'étaient vu refuser l'accès en burkini à ce centre aquatique pour des raisons d'hygiène. Estimant avoir été victime de "discrimination fondée sur la religion", l'une d'elles a saisi le Défenseur des droits, qui lui a donné raison.

"Il est interdit de se baigner habillée pour des raisons d’hygiène mais il serait permis de le faire pour des raisons religieuses. Sommes-nous naïfs à ce point ? Faisons primer le bon sens et respecter -sans équivoque- la laïcité, l’égalité et toutes nos lois républicaines", a réagi sur Twitter Xavier Bertrand.

La conseillère régionale Rassemblement national, Patricia Chagnon, a elle lancé une pétition pour que le syndicat mixte "revienne sur sa position".

"Je ne pensais pas qu'avec notre décision, on allait s'exposer à de pareilles réactions. Je suis encore naïf...", a regretté M. Hausselier.

Début mars, une polémique a contraint Decathlon à renoncer à la commercialisation en France d'un hijab de sport.

Dans la même thématique

Formulaire de demande de RSA (Revenu de solidarite active), allocation assurant aux personnes sans ressources un revenu minimum variable selon la composition du foyer
7min

Politique

Assurance-chômage : Quand le candidat Macron promettait une « assurance-chômage pour tous » en 2017

« Oui, il y aura une réforme de l’assurance-chômage cette année », a annoncé le Premier ministre, ce mercredi 27 mars, chez nos confrères de TF1. Troisième réforme en la matière depuis l’élection du Président de la République, ses conditions ont largement été durcies en sept ans… loin de la promesse du candidat Macron qui proposait de faire de l’assurance-chômage, un droit « universel ».

Le

French PM gathers the government for a seminar on work
10min

Politique

Réforme de l’assurance chômage : « Depuis 2017, les partenaires sociaux se sont fait balader et avec Gabriel Attal, ça sera la même chose »

La nouvelle réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement passe mal chez les sénateurs. « On a dévoyé la gouvernance de l’assurance chômage », dénonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui défend le rôle des syndicats et du patronat. « Attaché » aussi au paritarisme, le centriste Olivier Henno, « comprend » en revanche l’idée de réduire la durée des indemnisations. Quant à la socialiste Monique Lubin, elle se dit « atterrée » que le gouvernement relaye « cette espèce de légende selon laquelle les gens profiteraient du chômage ».

Le