Des détournements "conséquents", une "absence de remise en cause": le tribunal correctionnel de Rennes a prononcé un jugement sévère à l...
Le député LREM Laabid condamné à six mois avec sursis et 3 ans d’inéligibilité pour abus de confiance
Des détournements "conséquents", une "absence de remise en cause": le tribunal correctionnel de Rennes a prononcé un jugement sévère à l...
Par Benjamin MASSOT
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Des détournements "conséquents", une "absence de remise en cause": le tribunal correctionnel de Rennes a prononcé un jugement sévère à l'encontre du député macroniste Mustapha Laabid, condamné à six mois de prison avec sursis et trois ans d'inéligibilité pour abus de confiance.
A la sortie de la salle d'audience, Me William Pineau, avocat du député qui n'était pas présent, a aussitôt indiqué qu'il serait fait appel de cette décision. Ainsi, M. Laabid reste député de la première circonscription d'Ille-et-Vilaine (sud de Rennes), la décision n'étant pas "exécutoire".
"Notre collègue ayant décidé d'interjeter appel de la décision, celle-ci n'est pas exécutoire et la présomption d'innocence continue de s'appliquer jusqu'au jugement définitif de la cour d'appel", a fait savoir, dans un communiqué, le groupe LREM à l'Assemblée nationale.
"En application stricte de ce principe, sa démission ou sa mise en congé du groupe LaREM n'est pas d'actualité", selon le communiqué.
Reste que le tribunal a livré mardi un jugement sans concession, globalement à la hauteur des réquisitions du parquet lors du procès du 3 juin qui avait demandé la même peine de prison et cinq ans d'inéligibilité.
Président du collectif Intermède, une association désormais dissoute financée uniquement par des subventions publiques ayant pour objet la lutte pour l'insertion professionnelle, M. Laabid a utilisé, selon le tribunal, 21.545 euros à des fins personnelles de fonds publics: repas, achats dans des commerces ou encore frais de téléphonie et d'hôtels.
Le prévenu ayant réalisé des dépenses avec la carte de l'association -lait Ribot, gel douche, couches culottes, yaourts à boire, jouets pour enfants, etc- , la présidente Véronique Lanneau avait estimé à l'audience que cela relevait davantage de "courses familiales" que d'achats pour une association de lutte contre les discriminations.
Aussi, M. Laabid ne peut invoquer de simples "erreurs de gestion" en raison "d'un manque de temps", selon le jugement du tribunal. Ce dernier a souligné "la régularité des détournements" avec une "intention frauduleuse", retenant une période de commission des faits allant du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2017... Alors que M. Laabid est parlementaire depuis juin 2017.
-- "Banalisation" --
M. Laabid "suivait de près les comptes de l'association" et n'avait pas pris la peine de recruter un expert comptable, a souligné le tribunal, qui juge ces détournements "conséquents" représentant un quart du budget d'Intermede.
Les juges, qui l'ont aussi condamné à une amende de 10.000 euros, ont également vu d'un mauvais oeil le comportement du député à la barre "avec l'absence de remise en cause", évoquant même "une banalisation" des faits reprochés de la part du prévenu "qui peuvent inquiéter".
Un panneau électoral LREM avec Mustapha Laabid, candidat aux élections législatives à Bruz (Ille-et-Vilaine), le 30 mai 2017
AFP/Archives
Lors de l'audience, le député LREM avait reconnu une gestion "maladroite et approximative" des fonds de l'association qu'il présidait, tout en récusant toute volonté d'enrichissement personnel. Mardi, Me Pineau a estimé que son client "a géré cette association pour le besoin et dans l'intérêt des autres avant tout", soulignant que "l'essentiel des sommes en discussion concernent une période à laquelle Mustapha Laabid n'était pas député de la République".
Dans un communiqué, le conseiller régional Emeric Salmon (RN) a demandé "le retrait définitif de Mustapha Laabid de la vie politique et l'organisation d'une élection législative anticipée", évoquant un jugement "loin de la prétendue moralisation de la vie publique (...) annoncée par les macronistes".
Proche des milieux associatifs, Mustapha Laabid, 50 ans, né à Rennes, a fait partie de ces députés de la société civile qui ont fait leur entrée au Palais Bourbon en 2017, sans expérience de la vie politique.
Enseignant de formation, puis dirigeant fondateur d'une entreprise de transport de petits colis avant de lancer une plateforme d'exportation de poissons pour la grande distribution, il s'était fait un nom localement pour son engagement associatif contre l'exclusion dans les quartiers populaires de la capitale bretonne.
Le 18 décembre, lors du Conseil européen à Bruxelles, les 27 devraient donner leur feu vert à l’accord commercial avec les pays du Mercosur. Prise en étau entre les droits de douanes américains et la Chine, l’Union européenne cherche de nouveaux débouchés pour son industrie et son agriculture. Mais certains pays, comme la France, craignent un dumping sur les prix et les normes environnementales. Alors l’accord avec le Mercosur est-il un bon deal pour l’UE ? « Ici l’Europe » ouvre le débat, avec les eurodéputés Saskia Bricmont (Les Verts/ALE, Belgique) et Charles Goerens (Renew, Luxembourg).
Le surpoids semble être la nouvelle épidémie du XXIè siècle. En France, près de la moitié de la population est concernée, constituant un véritable enjeu de santé publique. De quoi alerter le législateur qui entend renforcer les mesures de prévention et d’accompagnement sur le sujet. Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Brigitte Devésa et le nutritionniste créateur du nutri-score Serge Hercberg pour en débattre dans l’émission Et la santé ça va ?.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté les crédits de la mission agriculture du budget 2026. En prenant en compte les crédits européens, les dépenses fiscales et sociales, l’enveloppe allouée à l’agriculture s’élève à 25 milliards. Toutefois les crédits sont en baisse par rapport au dernier exercice effectivement exécuté en 2024. A gauche, les sénateurs ont dénoncé les fortes coupes dans la transition écologique.
Alors que le Sénat examine les crédits de la mission agriculture du budget 2026, la ministre, Annie Genevard a assuré que l’Etat serait aux côtés des éleveurs de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a réaffirmé la politique d’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés et d’une vaccination élargie.
Le
Le direct
Romans de société, avec Fabrice Pliskin et Sorj Chalandon
Romans de société, avec Fabrice Pliskin et Sorj Chalandon