Le grand débat est clos, à Macron de jouer

Le grand débat est clos, à Macron de jouer

Le week-end s'annonce studieux pour Emmanuel Macron avant l'annonce, dans les tout prochains jours, de mesures choc destinées à conclure le...
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Par Jérôme RIVET et Laurence BENHAMOU

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Le week-end s'annonce studieux pour Emmanuel Macron avant l'annonce, dans les tout prochains jours, de mesures choc destinées à conclure le grand débat et relancer un quinquennat ébranlé par la crise des "gilets jaunes".

La pression est considérable sur le chef de l'Etat, de nouveau en première ligne après une semaine où le Premier ministre Edouard Philippe a "chauffé la salle" en promettant une réponse présidentielle "puissante et concrète".

Pour l'instant, l'Elysée n'a dévoilé ni le jour ni le format de la prise de parole d'Emmanuel Macron. Seule certitude, cette intervention prévue de longue date "autour du 15 avril" aura lieu avant le week-end de Pâques.

Les questions du grand débat
Bilan des questions à choix limité posées aux contributeurs du site granddebat.fr
AFP

Au cours des près 100 heures de débat auxquelles il a participé partout en France, le président a insisté à plusieurs reprises sur l'importance qu'il accorde à ce rendez-vous.

"Je tirerai des solutions véritables de ce débat car je veux en faire un acte II de mon mandat", promet-il le 16 janvier. Avant de préciser, fin mars, que cette "immense responsabilité" sera faite sans "reniement" ni "entêtement".

"La réponse sera massive", a précisé vendredi Stéphane Séjourné, directeur de la campagne de LREM pour les européennes. Avec l'objectif de répondre à la fois aux revendications exprimées durant la crise des "gilets jaunes", mais aussi de proposer des réformes à long terme qu'il devrait détailler dans les prochaines semaines.

Parmi les premières, sont évoquées la suppression ou la réforme de l'ENA, cette école de formation des élites de l'Etat qui concentre les critiques contre la technocratie. Avec l'idée de créer un établissement plus ouvert, sur le modèle de l'Ecole de Guerre, selon une source proche de l'exécutif.

Autre mesure emblématique et répondant aux souhaits des "gilets jaunes", la suppression des avantages des anciens présidents, Premiers ministres et ministres, est envisagée. Après avoir quitté l'Elysée, les ex-chefs de l'Etat disposent en effet d'une rémunération et de différents services (bureau, agents de sécurité...).

- Des surprises ? -

Sur le plan institutionnel, sont sur la table la prise en compte du vote blanc, la diminution de 30% du nombre de parlementaires et l'introduction d'une dose de 20% de proportionnelle au lieu des 15% évoqués jusqu'à présent. Le remplacement des conseillers départementaux et régionaux par des conseillers territoriaux, une réforme proposée par Nicolas Sarkozy, pourrait en outre être lancée.

Emmanuel Macron devrait en outre insister sur la nécessité de "mettre plus de fonctionnaires sur le terrain" et moins dans les administrations centrales, avec l'ambition de rendre accessibles les services publics en moins de 30 minutes des citoyens.

Pour répondre à l'"immense exaspération fiscale", selon l'expression d'Edouard Philippe, il pourrait annoncer une plus grande progressivité de l'impôt sur le revenu. Et, sans revenir sur la suppression de l'ISF, pourtant réclamée par une majorité des Français, serait envisagé un alourdissement de l'IFI, l'impôt sur la fortune immobilière, pour les très gros patrimoines.

Parmi les autres annonces attendues, figurent des mesures pour rassurer les retraités et améliorer le paiement de la pension alimentaire aux mères célibataires.

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Un "gilet jaune" avec le masque de Macron défile à Rouen, le 6 avril 2019
AFP/Archives

Ayant allégé son agenda ces derniers jours, le chef de l'Etat y travaille avec ses plus proches collaborateurs, le secrétaire général Alexis Kohler, le Premier ministre et son bras droit Benoît Ribadeau-Dumas, et en consultant des poids lourds expérimentés de la majorité comme François Bayrou ou Richard Ferrand.

Cette offensive d'Emmanuel Macron va se télescoper avec la campagne des européennes du 26 mai, au grand dam des opposants qui l'accusent de vouloir "enjamber" ce scrutin.

Dans la majorité, l'allocution présidentielle est attendue avec une certaine appréhension, et la crainte d'une relance de la contestation des "gilets jaunes". "Si les bonnes décisions ne sont pas prises, Emmanuel Macron peut perdre la maîtrise de son quinquennat", en créant une "déception" telle que "la colère" risquerait de "resurgir sur la scène publique", a mis en garde mardi Bruno Retailleau (LR).

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