Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Le Guen: il faut que Hamon “fasse des gestes substantiels”
Par Public Sénat
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Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat au Développement, proche de Manuel Valls, a exprimé mardi de vives réserves sur la candidature de Benoît Hamon, l'appelant à "faire des gestes substantiels" dans ses propositions et la défense du quinquennat.
"Il faut qu'il fasse des gestes substantiels, s'agissant à la fois de ses propositions, de la manière dont il envisage le quinquennat (de Hollande, NDLR), et (...) de sa trajectoire politique", a déclaré M. Le Guen sur franceinfo.
Dans un entretien au Parisien, il qualifie la candidature de Benoît Hamon de "très clivante".
"Sa stratégie ne semble pas être de rassembler sa famille mais d'aller concurrencer Jean-Luc Mélenchon. Il n'est pas dans une logique présidentielle, mais de recomposition de la gauche de la gauche", a déploré M. Le Guen, demandant à l'ancien ministre de l'Education de "changer son rapport au bilan du quinquennat".
"Je ne suis pas contre l'utopie (...) Ce qui me fait peur (...), c'est que son utopie, c'est très souvent de la facilité. Ce n'est pas un rêve, c'est une illusion", a-t-il poursuivi.
"La question est de savoir si je partage la même vision politique que Benoît Hamon et je ne suis pas le seul à me poser cette question", a-t-il confié, alors que des députés "réformateurs" du PS publient mardi une tribune demandant un "droit de retrait" de la campagne de Benoît Hamon.
"Si Jean-Marie Le Guen ne veut pas voter pour le candidat désigné par la primaire il ne pourra plus être investi par le PS aux législatives", a répondu Pascal Cherki, député PS de Paris, et proche de Benoît Hamon, sur Twitter.
Prenant acte de l'intérêt porté par certains élus socialistes à la candidature d'Emmanuel Macron, M. Le Guen a cependant constaté "beaucoup trop d'inconnues, de flou sur son programme, ses orientations et sa méthode de rassemblement".
"Je ne dis pas que sa démarche n'est pas intéressante. J'approuve notamment l'idée du dépassement de la droite et de la gauche. Mais elle n'est pas aujourd'hui aboutie", a-t-il souligné, prônant un rassemblement des "Républicains" qui pourrait inclure "des gaullistes sociaux" et "des démocrates chrétiens".
"On peut être socialiste et appeler à voter Macron. Quand les frondeurs ont frondé, ils n'ont pas demandé un droit de retrait", a-t-il lancé.