Selon un sondage Ifop, seuls 44 % des électeurs français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin. Dans un scrutin européen marqué par l’abstention, le vote des jeunes sera particulièrement scruté. En 2019, leur mobilisation tardive avait fait grimper le vote écologiste. Feront-ils mentir les sondages en 2024 ?
Le PCF organise la « riposte »
Par Alice Bardo
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Fort des quatre députés outre-mer qui l’on rejoint, le PCF va pouvoir constituer un groupe à l’Assemblée nationale. « Un groupe renouvelé et rajeuni (…) dynamique et créatif », se réjouit Pierre Laurent. Mais le parti espère encore et toujours pouvoir compter sur les Insoumis. Faute d’accord trouvé pour former un groupe commun, les communistes leur ont proposé de créer un « comité de liaison » afin de mieux organiser la « riposte » à la majorité présidentielle. Le camp de Jean-Luc Mélenchon devrait donner sa réponse demain.
Objectif premier : « Amplifier le travail de mobilisation » contre la réforme du droit du travail et « mettre en pièces dès cet été » les ordonnances de l’exécutif. Après avoir rappelé que le Parti communiste français avait déposé un projet alternatif à l’Assemblée en février dernier, Pierre Laurent plaide pour un « débat projet contre projet (…) dans les trois mois qui viennent ».
« La mobilisation contre les ordonnances sera l’un des grands thèmes de la Fête de l’Humanité », prévient le secrétaire national du PCF. L’évènement se tiendra du 15 au 17 septembre prochains.
La réforme du droit du travail ne sera pas le seul objet de la « riposte » contre le gouvernement. Pierre Laurent rappelle que les communistes se mobiliseront également tant sur le projet de loi antiterroriste que contre « la désorganisation croissante du système scolaire », et annonce notamment « une semaine nationale de mobilisation devant tous les établissements scolaires » à la rentrée.
« Donner naissance à un nouveau modèle d’organisation politique »
Le PCF s’apprête également à se rénover. « Un grand chantier de transformation profonde et rapide » devrait être conduit « dans les 12 à 18 mois prochains » pour « donner naissance à un nouveau modèle d’organisation politique, profondément décentralisé, beaucoup plus participatif ». Le coup d’envoi sera donné le 14 octobre prochain, à l’occasion de l’assemblée nationale du parti « avec les délégués de tout le pays ». L’objectif est d’ « aller vers la tenue d’un congrès extraordinaire en juin 2018 ou à l’automne 2018 » pour entériner la renaissance du parti.
« La liste des chantiers que nous allons mettre en œuvre n’est pas arrêtée », indique toutefois Pierre Laurent. Si cette liste sera « soumise au débat à la consultation des adhérents », elle devra répondre à un objectif, celui de « redevenir le parti des classes populaires ». Le leader du PCF s’engage particulièrement à ce que « des dizaines de représentants du monde du travail et des quartiers populaires accèdent à l’ensemble des responsabilités du parti, jusqu’aux plus hautes », et ce dès la tenue du congrès extraordinaire. La métamorphose du parti passera également par un changement de la « communication nationale » du parti, ainsi que de son « identification politique ». Pierre Laurent souhaite ainsi retrouver le C du PCF et redevenir le parti du « commun ».
(sujet vidéo : Stéphane Hamalia)