Selon un sondage Ifop, seuls 44 % des électeurs français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin. Dans un scrutin européen marqué par l’abstention, le vote des jeunes sera particulièrement scruté. En 2019, leur mobilisation tardive avait fait grimper le vote écologiste. Feront-ils mentir les sondages en 2024 ?
Le PCF veut croire encore à l’union entre Hamon, Mélenchon et les autres…
Par Public Sénat
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Il veut y croire encore. Le Parti communiste français ne lâche pas l’idée d’une candidature commune à gauche. Si les discussions sont en bonne voie entre Benoît Hamon et l’écologiste Yannick Jadot, elles ont tourné court entre le socialiste et Jean-Luc Mélenchon, que soutiennent les communistes (voir notre article sur le sujet).
« On fait une proposition d’un pacte majoritaire, on va rencontrer tout le monde »
« Le Parti communiste français met sur la table aujourd’hui une proposition pour faire face à la situation politique. Il y a un immense danger FN dans ce pays, (…) le spectacle des derniers jours donné à gauche n’est pas très réjouissant, chacun se renvoyant la patate chaude. (…) Ce n’est pas du niveau de ce qu’on peut attend » souligne Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF (voir la vidéo : images d'Audrey Vuetaz). Le chef de file des députés communistes, André Chassaigne exhorte lui clairement à une seule candidature à gauche. Mais Olivier Dartigolles précise qu’il ne s’agit pas de demander à Hamon ou Mélenchon de retirer leur candidature, mais déjà de continuer à discuter du fond.
Dans ce « pacte majoritaire » que propose le PCF, il s’agit de s’entendre sur quelques grands principes : « la VIe République, une loi Travail pour le XXIe siècle, la relance industrielle articulée à la transition écologique et la sortie de l'Europe de l'austérité ».
Olivier Dartigolles souligne que sur le terrain « des milliers de gens disent « parlez vous, trouvez une solution à gauche ». Donc on fait une proposition d’un pacte majoritaire. On va rencontrer tout le monde cette semaine pour trouver une solution ».
Lienemann : « On a dialogué avec nos amis communistes »
Ce matin, une délégation socialiste composée du député Pascal Cherki, du député européen Guillaume Balas et de la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann s’est ainsi rendue place du Colonel Fabien, où elle a rencontré le numéro 1 du PCF, le sénateur Pierre Laurent. « On a dialogué avec nos amis communistes » explique à publicsenat.fr Marie-Noëlle Lienemann, « il y a des points de convergences, des choses à préciser, des nuances ». Pour elle, il « n’est jamais trop tard » pour unir la gauche à la présidentielle, « ça peut modifier radicalement la donne ». « On travail à des convergences ». En cas d’union de la gauche, cette dernière pourrait-elle se retrouver au second tour ? « Oui, s’il y a une vrai dynamique unitaire » selon Marie-Noëlle Lienemann.
Du côté de chez Yannick Jadot, on voit aussi d’un bon œil l’initiative communiste. « Nous devons constituer une majorité écologique, sociale et citoyenne qui peut gouverner la France. Tout ce qui va dans ce sens-là est positif » affirme Alexis Braud, directeur de campagne du candidat d’EELV.
« Le PCF n’a pas pour ambition de jouer les figurants »
S’il y a encore du chemin avant d’unir toute la gauche, « l’idée, c’est de dire que rien n’est fait » explique Eliane Assassi, présidente du groupe CRC (communiste) du Sénat. Les communistes veulent aussi avoir un rôle à jouer au moment où la recomposition politique, que certains imaginaient arriver après 2017, se passe en pleine campagne présidentielle. « La principale force politique qui a appelé à voter Mélenchon, c’est le PCF. Et le PCF n’a pas pour ambition de jouer les figurants » souligne la sénatrice. « Le rassemblement à gauche ne peut pas être la seule affaire de Hamon et Mélenchon » insiste Eliane Assassi.
L’attitude de Jean-Luc Mélenchon envers ses alliés de la Place du Colonel Fabien pour les législatives peut aussi favoriser l’envie des communistes de discuter avec d’autres, y compris les socialistes. Des députés PCF sortants se retrouvent avec des candidats estampillés France insoumise face à eux… « Dans les circonscriptions où nous avons des députés sortants, la manière dont la France insoumise se comporte n’est pas acceptable parce qu’elle est irresponsable » prévient Olivier Dartigolles. L’union de la gauche, c’est l’effort de tous.