Le programme Fillon sur la santé donne la “nausée” à Marine Le Pen

Le programme Fillon sur la santé donne la “nausée” à Marine Le Pen

Marine Le Pen, candidate Front national à la présidentielle, a assuré vendredi à Paris que le programme de François Fillon sur la...
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Marine Le Pen, candidate Front national à la présidentielle, a assuré vendredi à Paris que le programme de François Fillon sur la santé, une "privatisation de la Sécurité sociale", lui donnait la "nausée".

"A lire le projet de M. Fillon, j'en ai la nausée. J'espère que celle-ci passera vite car il semble que les troubles digestifs fassent partie des petits risques que l'Assurance maladie ne doit pas avoir à prendre en charge" dans ce projet, a raillé Mme Le Pen, lors d'une convention consacrée à la santé et au vieillissement à Paris.

"Le point principal du projet de François Fillon pour la santé est de cantonner l'assurance maladie aux maladies graves ou de longue durée (...). Le docteur Fillon nous prescrit un modèle ultra-libéral à l'américaine, les riches auront les moyens de se soigner correctement, les pauvres auront des soins de piètre qualité, les familles et les classes moyennes seront les grandes sacrifiées", s'est-elle inquiétée.

La "désétatisation" souhaitée par M. Fillon "n'est rien d'autre qu'une privatisation", a accusé la candidate d'extrême droite à la présidentielle, comme l'avait aussi fait la ministre de la Santé Marisol Touraine.

Mme Le Pen fait jeu égal avec M. Fillon dans les sondages de premier tour de présidentielle mais le candidat Les Républicains la distancerait très nettement au second tour, notamment auprès de l'électorat-clé des personnes âgées, l'une des cibles de cette "convention", auquel le FN fait les yeux doux depuis des mois.

Mme Le Pen s'est inquiétée des "inégalités" en matière de santé qui "s'accroissent entre les hommes et les femmes, les jeunes et les moins jeunes, les Français les plus favorisés et ceux en situation de précarité, les ruraux et les citadins".

"L'hôpital voit peser sur lui le poids d'une immigration de plus en plus lourde à assumer" ainsi que les 1,5 milliard d'économies demandés dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2017: Mme Touraine "achève le malade", selon l'eurodéputée.

Face aux nombreuses critiques, M. Fillon a déjà adouci sur ce point son projet vanté comme "radical", promettant que les personnes "aux revenus modestes" ne seront "pas moins bien remboursées".

Mais pour Mme Le Pen, M. Fillon "promet une couverture accrue sans en préciser les contours, les plus défavorisés au final devront tout de même souscrire un contrat d'assurance complémentaire dont les prix auront augmenté".

Mme Le Pen s'est engagée à "garantir à chaque Français un accès aux soins optimal" et notamment "à ne pas réduire la prise en charge des soins par l'Assurance maladie".

La présidente du FN a réitéré plusieurs propositions frontistes: relèvement du numerus clausus en faculté de médecine, "tout entreprendre pour mettre fin aux déserts médicaux", suppression de l'Aide médicale d'Etat, tourisme médical "enrayé", "lutte contre la fraude" et notamment "les arrêts de maladie de complaisance", mise en place d'une "carte vitale biométrique combinée à une carte nationale d'identité", médicaments vendus "à l'unité", hausse des "financements de la recherche scientifique", "prise en charge ambulatoire" privilégiée, etc.

Mme Le Pen s'exprimait devant des professionnels de santé, parmi lesquels Christian Grenier, président de Federgy, "premier syndicat des groupements et enseignes" de pharmaciens.

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