Le projet de loi antiterroriste est un « texte Canada Dry », selon Olivier Marleix (LR)

Le projet de loi antiterroriste est un « texte Canada Dry », selon Olivier Marleix (LR)

Le député de droite considère que le texte sur la sécurité sera moins protecteur pour les Français. Laurence Blisson, du syndicat de la magistrature, s’inquiète, elle, d’une « logique du soupçon » introduite par la nouvelle loi.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Débat animé sur le plateau de Sénat 360 à l’occasion de la réunion de la commission mixte paritaire sur le texte sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme. Un accord a été trouvé entre sénateurs et députés sur ce texte controversé.

Comme ses collègues du groupe LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix estime que le texte n’est pas assez protecteur sur le plan de la lutte antiterroriste. « On va moins protéger les Français avec ce nouveau texte qu’on ne le faisait avec l’état d’urgence », regrette le député d’Eure-et-Loir, citant par exemple le cas des assignations à résidence.

« On a un texte Canada Dry », déplore-t-il, ajoutant ne « pas faire partie de ceux qui considèrent que le terrorisme serait une sorte d’aléa ».

« Le juge judiciaire est savamment écarté »

PJL terrorisme : « Le juge judiciaire est savamment écarté », regrette Laurence Blisson (SM)
01:51

Le texte soulève des inquiétudes également chez le Syndicat de la magistrature, pour une raison différente. « On est en train de subsister une logique du soupçon », s’alarme la secrétaire générale du syndicat Laurence Blisson, pour qui ce « sous-droit pénal brade les droits des personnes ».

Dans le texte qui prendra le relais de l’état d’urgence en novembre, « le juge des libertés est présent comme un alibi » et « le juge judiciaire est savamment écarté de l’ensemble de ces mesures », selon elle.

La magistrate considère qu’il n’était pas utile d’avoir un nouveau texte. « Aujourd’hui nous avons déjà un arsenal pénal antiterroriste qui est l’un des plus développés au monde », explique-t-elle.

« Nous ne sortons pas de l’état de droit »

PJL terrorisme : « Nous ne sortons pas de l’état de droit », assure Julien Bargeton (LREM)
01:18

Sénateur de la République en marche, Julien Bargeton tient quant à lui à « nuancer une vision caricaturée ».

« Entre l’angélisme, le laxisme et ce fantasme de l’état policier, il y a la République. Elle doit protéger les Français contre la menace terroriste », explique l’élu de Paris. Il assure que les garde-fous sont toujours là :

« S’il y a des difficultés, il y a bien le contrôle du juge il y a un ensemble de garanties. Nous ne sortons pas de l’état de droit, nous trouvons une solution pérenne à cette question de l’état d’urgence. »

Revoir le débat en intégralité :

Replay. Loi antiterrorisme : ces nouvelles mesures qui divisent
18:38

Dans la même thématique

European Parliament in Strasbourg
7min

Politique

Européennes 2024 : les sondages peuvent-ils encore bouger ?

Les rapports de force vont-ils rester globalement stables jusqu’au scrutin du 9 juin ? La liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann peut-elle dépasser celle de la majorité présidentielle de Valérie Hayer ? Marion Maréchal va-t-elle devancer la liste LR de François-Xavier Bellamy ? Les Français vont-ils se décider au dernier moment ? Eléments de réponses avec quatre sondeurs.

Le

France Migration
6min

Politique

Convocation de Mathilde Panot : pourquoi les poursuites pour « apologie du terrorisme » sont en hausse ?

La présidente des députés LFI, Mathilde Panot a annoncé, mardi, sa convocation par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » en raison d’un communiqué de son groupe parlementaire après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre. Depuis la loi du 13 novembre 2014, les parquets poursuivent plus régulièrement au motif de cette infraction. Explications.

Le