« Le sport pour tous est réellement en danger » s’alarme Claude Kern

« Le sport pour tous est réellement en danger » s’alarme Claude Kern

L’enveloppe dédiée au sport, présentée lors de l’examen du budget pour 2018, est en baisse de 7 %. Une centaine de sénateurs alerte Laura Flessel sur un budget qui pourrait contrevenir à la réalisation des objectifs affichés.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

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Le budget des sports devrait baisser de 40 millions d’euros par rapport à l’année précédente. Une diminution qui peut paraître contradictoire avec les objectifs portés par la ministre des Sports. Outre la préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, Laura Flessel affiche sa volonté de développer « la pratique du sport pour tous. »

« Le sport pour tous est réellement en danger » s’alarme Claude Kern, sénateur centriste du Bas-Rhin. Une centaine de sénateurs a publié une lettre ouverte pour appeler la ministre à maintenir le budget. Durant l’examen du budget 2018, ces derniers ont voté un amendement visant à réduire de 63,8 millions la baisse du budget.

Une partie de l’enveloppe dédiée aux sports finance le Centre national pour le développement du sport (CNDS). En 2017, la CNDS bénéficiait de 260 millions d’euros contre 133 millions d’euros pour 2018. En baissant le plafond de prélèvement sur les mises de la Française des jeux (FDJ) de 1,80 %, les sénateurs escomptent récupérer 63,8 millions d’euros pour le CNDS. À noter que le CNDS est financé par la FDJ à hauteur de 80,4 %.

Vers une privatisation de la Française des jeux

Les sénateurs s’interrogent sur le choix du gouvernement de réduire les prélèvements sur la FDJ, alors même que ces prévisions de recettes « sont en hausse en 2018. » L’opérateur public de jeux d’argent a enregistré un bénéfice de 176 millions d’euros en 2016, son chiffre d’affaires s’élevant à 14,3 milliards d’euros pour cette même année. Comme le souligne le journaliste spécialisé, Jean-Damien Lesay, ce changement de paradigme donne du crédit aux rumeurs sur la privatisation de la FDJ.   

Le sport en mal de financement
01:53

En ce qui concerne le coup de rabot apporté au budget du CNDS, Pierre Rondeau, économiste du sport, explique que « la République en Marche a décrété que le CNDS ne serait plus en charge de l’organisation des grandes compétitions sportives. Et qu’elles seraient dorénavant financées par le privé, par le sponsoring, par le mécénat. » Mais l’économiste s’inquiète des effets de ce système pour les championnats moins populaires. « Quand je pense aux championnats du monde d’escalade qui sont peu populaires et peu prisés par les télévisions par exemple (…) j’ai du mal à croire qu’on pourra être auto-suffisant » déplore-t-il.   

Au micro de Public Sénat, Laura Flessel expliquait qu’elle présentait « un budget de transformation et d’innovation » tout en ajoutant que son ministère devait être « solidaire » de l’entreprise de réduction des déficits publics.

Les sénateurs en appel également aux députés qui auront le dernier mot sur le vote du budget.

Voir l'intégralité du débat " Le sport en mal de financement " animé par Delphine Girard

Sénat 360 - Le sport en mal de financement
12:03

 

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