Législatives : Julien Bayou dénonce le « poker menteur » de LFI
Les discussions entre EELV et LFI pour les législatives, d’abord bien parties, se tendent ces dernières heures. « Nous croyons qu’il est encore possible d’arriver à un accord », affirme cependant le numéro 1 d’EELV, Julien Bayou.

Législatives : Julien Bayou dénonce le « poker menteur » de LFI

Les discussions entre EELV et LFI pour les législatives, d’abord bien parties, se tendent ces dernières heures. « Nous croyons qu’il est encore possible d’arriver à un accord », affirme cependant le numéro 1 d’EELV, Julien Bayou.
Public Sénat

Par Public Sénat (avec AFP)

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Alors que l’ambiance se réchauffe étonnamment entre le PS et LFI en vue des législatives, les choses se compliquent quelque peu entre la formation de Jean-Luc Mélenchon et Europe Ecologie-Les Verts. Le chef du parti écologiste, Julien Bayou, a dénoncé mercredi le « poker menteur » de La France insoumise dans le cadre de leurs négociations pour un accord aux législatives.

« On a l’impression d’assister parfois davantage à une sorte de congrès de EELV » pointe Manuel Bompard (LFI)

Un peu plus tôt, le député européen LFI, Manuel Bompard, demandait lui de la « clarté » à EELV… « C’est vrai que nous avons un certain nombre de difficultés dans les discussions, on ne va pas le cacher, car justement, on a l’impression d’assister parfois davantage à une sorte de congrès de EELV plutôt qu’à la préparation d’une majorité pour gouverner ce pays », pointe aussi l’ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon.

Lire aussi » « Peu m’importe si l’union se fait derrière Jean-Luc Mélenchon, on n’a pas le choix », selon Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat

« Nous croyons qu’il est encore possible d’arriver à un accord », a cependant déclaré Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, lors d’une conférence de presse ce mercredi au siège du parti. Mais force est de constater que « là, on est bloqués ». D’abord, selon lui, les Insoumis ne veulent pas entendre leur proposition d’un label de « front populaire écologique et social », et restent sur leur idée d’une « Union populaire » dans la continuité de la présidentielle. « Si c’est l’Union populaire à nouveau, ça produira le score de l’Union populaire, au mieux. Et donc malheureusement un nouvel échec », a mis en garde Julien Bayou, qui défend l’idée d’une « coalition ».

« Si LFI respecte nos convictions, il y aura accord. Si elles ne sont pas respectées, alors il n’y aura pas d’accord »

La porte-parole Eva Sas a démenti par ailleurs que les écologistes aient des divergences sur le « blocage du prix de l’essence », point évoqué par Manuel Bompard, et sur la retraite à 60 ans, comme le leur reprochent les Insoumis. Sur la seconde mesure, EELV demande simplement des précisions sur le financement, a précisé Julien Bayou.

En revanche, il a reconnu que les deux parties devaient travailler à un compromis sur l’Union européenne. Les écologistes sont d’accord pour en « changer l’orientation » mais craignent que la « désobéissance » vis-à-vis des traités mène in fine à quitter l’UE. « Les convictions ne bougeront pas sur l’Europe, le nucléaire, l’importance du climat. […] Si LFI respecte ces convictions, alors il y aura accord. Si elles ne sont pas respectées, alors il n’y aura pas d’accord. C’est aussi simple que ça », prévient le numéro 1 d’EELV (voir la première vidéo).

« Leader de l’alternative, ça ne donne aucun droit, que des devoirs »

Enfin, Julien Bayou a dit attendre plus sur les circonscriptions gagnables proposées par les Insoumis. « Pas d’hypocrisie, ça négocie principalement sur les circonscriptions, alors que ne ressortent dans la presse que les arguties sur le projet », a-t-il souri. Or, a-t-il ajouté, « le nombre de députés importe. Nous avions d’abord demandé 32 circonscriptions sur les 100 meilleures, ils nous ont dit 16 », et désormais les écolos en demandent 20 dans un document envoyé mardi à 22 heures. Trop souvent LFI « veut le quasi effacement des candidats des écologistes », a-t-il dénoncé.

Julien Bayou a d’ailleurs démenti les rumeurs selon lesquelles la 9e circonscription de Paris, pour laquelle Sandrine Rousseau a été « pré-investie », ne ferait pas partie de ces demandes. « Il faut que LFI comprenne qu’elle ne doit pas répéter les réflexes hégémoniques de 2017 », où aucun accord n’avait abouti, a tonné l’autre porte-parole d’EELV Alain Coulombel.

Pour Julien Bayou, « la responsabilité, c’est celle de Jean-Luc Mélenchon. […] Leader de l’alternative, ça ne donne aucun droit, que des devoirs. La responsabilité est grande, à la mesure de leur score. Nous sommes prêts à contribuer à cette coalition », assure-t-il (voir vidéo ci-dessous). Mais pas à n’importe quel prix.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Législatives : Julien Bayou dénonce le « poker menteur » de LFI
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le