Législatives : le torchon brûle entre la France Insoumise et les communistes

Législatives : le torchon brûle entre la France Insoumise et les communistes

Devant la difficulté de trouver un accord pour se rassembler en vue des législatives, les relations entre France insoumise (FI) et le PCF n’étaient pas au beau fixe. Désormais, la rupture semble être consommée.  Au nom de la France insoumise, Manuel Bompard vient de publier un communiqué de « mise au point ». Il y est même question de poursuites judiciaires à l’encontre de certains candidats communistes.
Public Sénat

Par Alice Bardo

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« Le PCF cherche à semer la confusion chez les électeurs qui ont voté pour le candidat de La France insoumise en faisant croire que les candidats du PCF aux législatives ont le soutien de Jean-Luc Mélenchon » peut-on lire dans le communiqué signé par le directeur de campagne du leader de la France insoumise, Manuel Bompard. Il y est également écrit que des poursuites judiciaires seront engagées à leur encontre « pour faire cesser cette situation ».

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« On ne s’y attendait pas. Je savais que les discussions étaient difficiles mais qu’on invoque la justice c’est inimaginable », a réagi peu après le sénateur communiste Eric Bocquet. Entre France insoumise et le PCF, la situation est particulièrement tendue depuis la défaite de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle. Dans les jours qui ont suivi, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, se désolait que le candidat déchu ne réponde pas à ses appels et insistait sur la nécessité de se rassembler en vue des législatives des 11 et 18 juin prochains. L’enjeu est clair : créer une majorité de gauche pour résister à la politique du Président nouvellement élu.

« On a joué le jeu, maintenant il faut parler »

Cette volonté de rassemblement, le secrétaire national du PCF l’a réitérée mardi dernier dans une tribune publiée sur Médiapart. Il proposait notamment de créer une bannière commune, « la force du peuple à l’Assemblée nationale, afin de présenter dans chaque circonscription la candidature la plus susceptible de remporter l’élection. Eric Bocquet valide cette logique : « Là où le PCF a un candidat sortant ou une situation favorable on nous laisse y aller et là ou la France insoumise est mieux placée on se retire. »

Dans une lettre envoyée hier à Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent semblait déjà envisager l’impossibilité d’un accord sur le rassemblement qu’il propose. Il s’est dit prêt à examiner la proposition - bien que « trop limitée » - du leader de la France Insoumise que chaque force se retire dans 30 circonscriptions. Mais du côté d’Eric Bocquet, l’espoir est de mise : « On ne renoncera jamais à l’union. » Pour lui, c’est avant tout une « question de respect » : « On a contribué au résultat de Mélenchon. On a joué le jeu. Maintenant il faut parler. »

« Tout sera sous la bannière de France Insoumise, ce n’est pas acceptable »

Mardi soir, le dialogue avait pourtant été engagé entre les deux partis, au siège du PCF. Mais la réunion s’est soldée par un échec. « Comment créer les conditions d’un rassemblement si on demande à l’un des deux partenaires d’avaler son chapeau ? » s’insurge le sénateur.  Il poursuit : « On demande au PCF de se soumettre à la France insoumise. Tout sera sous la bannière de FI, ce n’est pas acceptable! »

Eric Bocquet juge tout aussi inacceptable les propos tenus ce matin par Alexis Corbière. Dans Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio, le porte-parole de la France Insoumise s’est adressé au PCF : « Les communistes devraient nous aider au lieu de nous mettre des candidats dans les pattes! » Le sénateur tient donc à faire une mise au point : « J’avais cru comprendre que c’était l’inverse. Dans mon département du Nord, on a vu surgir des candidats de la France Insoumise alors qu’on avait des candidats sortants. Ce n’est pas nous qui entravons les candidats de FI! » A un peu plus d’un mois du premier tour des législatives, le « rassemblement des forces » qu’appelle le PCF de ses vœux semble compromis. «  Nous sommes dans l'urgence », précisait dans sa lettre d’hier Pierre Laurent. De son côté, Eric Bocquet insiste : « On ne peut que les aider ».

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