LREM, rebaptisé « Renaissance », se retrouve au sein d’une « confédération » avec le parti de François Bayrou et celui d’Edouard Philippe. Ces deux poids lourds de la majorité ont eu la peau du parti unique que voulait Emmanuel Macron. Autre reculade : Horizons aura bien un groupe à l’Assemblée.
Législatives : LREM devient « Renaissance » et se rapproche du Modem et d’Horizons avec « Ensemble ! »
LREM, rebaptisé « Renaissance », se retrouve au sein d’une « confédération » avec le parti de François Bayrou et celui d’Edouard Philippe. Ces deux poids lourds de la majorité ont eu la peau du parti unique que voulait Emmanuel Macron. Autre reculade : Horizons aura bien un groupe à l’Assemblée.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. La célèbre maxime de Lavoisier sur les changements d’états de la matière pourrait assez bien résumer l’accord conclu au sein de la majorité présidentielle entre LREM, le Modem et Horizons pour les législatives. Pour le scrutin des 12 et 19 juin, tout le monde partira sous la même bannière « Ensemble ! Majorité présidentielle ».
« Renaissance », « le parti du président de la République »
Objectif : avoir « une majorité forte, unie et rassemblée », « une majorité stable à l’Assemblée », explique Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, aux côtés de François Bayrou et d’Edouard Philippe. Comme nous l’annoncions ce midi, un « accord global » a été conclu entre les trois formations, après « quatre jours de travail et quatre nuits, quasiment », sourit le négociateur en chef de chez LREM. Ou plutôt « Renaissance ». Car c’est la double annonce du jour. LREM est mort, vive Renaissance. « Nous lançons aujourd’hui une vaste refondation de LREM pour élargir, refonder ce mouvement politique […] qui portera le nom de Renaissance », a dévoilé ce jeudi le délégué général d’En Marche, Stanislas Guérini, lors d’une conférence de presse au siège du mouvement. Qui reprend donc au passage le nom de la liste de la majorité présidentielle aux européennes et… celui du parti de la députée Clémentine Autain, membre du groupe de La France Insoumise.
Un ripolinage ou un vrai changement ? Ce parti « aura vocation à être ouvert aux citoyens, aux élus, aux élus locaux d’où qu’ils viennent », répond le délégué général. « C’est le parti du président de la République », insiste bien Stanislas Guérini, « il voulait élargir LREM ». Manière aussi de conserver, du moins en apparence, l’idée voulue à l’origine par Emmanuel Macron.
Une première reculade sur le parti unique pour Emmanuel Macron
« Nous allons ensemble répondre à une orientation que le Président a donné au soir du premier tour », explique Richard Ferrand. Emmanuel Macron avait en effet esquissé l’idée de la création d’un grand mouvement de la majorité. Mais ce ne sera pas un nouveau parti politique proprement dit, comme le voulait le chef de l’Etat. Il s’agit d’une « confédération », à l’image de l’UDF dans le passé. François Bayrou en connaît bien le principe. Il avait été le président de la formation centriste, avant de créer le Modem. « Ensemble ! » permettra à ces trois piliers de la majorité de « travailler ensemble et de sauvegarder le caractère original des sensibilités politiques ». « Cela reprend l’esquisse que nous avions commencée avec Ensemble citoyen », ajoute le Béarnais. Edouard Philippe a fait, lui, du Edouard Philippe. « Nous sommes ensemble car nous ne sommes pas identiques. Sinon, on s’appellerait « un seul » », lâche le président d’Horizons. A Richard Ferrand la présidence de cette confédération, à François Bayrou et Edouard Philippe les deux vice-présidences.
Edouard Philippe et François Bayrou ont donc eu la peau du grand parti unique que voulait Emmanuel Macron. « Vouloir enfermer les courants dans une voix unique, c’est ignorer l’aspiration profonde qui fait que les Français s’engagent », soutient François Bayrou.
On imaginait que la majorité du Président, qui ne pourra pas se représenter une troisième fois de suite, serait moins facile à manier au fur et à mesure. Mais cette première reculade sur le parti arrive avant même l’élection des nouveaux députés. Autre victoire pour Edouard Philippe : Horizons aura bien un groupe politique. Concrètement, ce sont des moyens et du temps de parole à l’Assemblée. De quoi s’assurer une machine de conquête électorale pour celui qui vise déjà 2027.
Répartition des circonscriptions
Si officiellement, la répartition des circonscriptions n’est pas donnée, le Modem a obtenu entre 101 et 110 « circos » réservées, Horizons en a 58. LREM, qui dévoilera en fin de journée une première liste d’environ 200 noms, devrait avoir environ 400 candidats. Et les sortants qui veulent rempiler « pourront être candidat », précise Richard Ferrand. On comprend que les satellites de la majorité, Agir de Franck Riester, côté droit, et Territoire de Progrès d’Emmanuel Wargon, côté gauche, devront se contenter des strapontins. Présents au premier rang, ils n’ont pas pris la parole. « L’équilibre est le bon », explique la ministre déléguée au Logement, qui laisse entendre après la conférence qu’ils auront quelques candidats, avant de filer.
Dans cette répartition, quelle place restera-t-il aux députés LR qui seraient prêts à être pro-Macron ? La majorité leur laissera-t-elle le champ libre, on ne présentant pas de candidat, comme le veut le « deal » qu’a cherché à vendre Nicolas Sarkozy ? La règle est claire et pour le moins stricte. Il faudra « soutenir le projet présidentiel sans réserve », être dans « une logique majoritaire de construction » et « rejoindre une des formations », prévient Richard Ferrand. Impossible dans ces conditions de rester LR en la jouant constructif. « Il y aura des candidats pratiquement partout », ajoute le président de l’Assemblée. Mais ce « presque » s’explique par la volonté de freiner la menace des « extrémistes » dans certaines circonscriptions.
« Nous avons suffisamment d’humour pour dépasser et construire ensemble » assure François Bayrou
Les tensions, en amont des discussions, ne sont plus qu’un lointain souvenir, qui plus est exagéré, assurent en cœur les trois. Promis, ce n’est « pas une unité de façade », soutient François Bayrou. « Nous avons suffisamment d’humour pour dépasser et construire ensemble » sans tomber dans les « rivalités de personne et de clan », ajoute le leader du Modem. François Bayrou assure même que c’est « le meilleur climat qu’il n’a jamais rencontré » lors de négociation. Reste plus qu’à partir en vacances ensemble à ce rythme-là.
« Nous avons quand même passé de bons moments. Nous nous sommes bien marrés ensemble », va jusqu’à dire Richard Ferrand, qui place « ensemble » quasiment à chaque phrase. « Il nous est arrivé d’avoir des différences avec Richard Ferrand, ou Edouard Philippe. Et la réciproque est possible », reconnaît François Bayrou, qui ne « connaît pas de groupe humain où il n’y a pas de différence d’appréciation parfois ». Mais rien de dramatique, assurent les protagonistes. Il ne fallait pas « écouter les bavards », lance Richard Ferrand, qui ajoute à l’adresse des journalistes : « Faites attention à vos off. Ce sont des rumeurs » qui visent « à semer le bazar entre les uns et les autres ».
« Se posera toute une série de questions durant le quinquennat, nous y apporterons des réponses en discutant » dit Edouard Philippe
Preuve de cet amour partagé, « nous nous sommes accordés sur une association de financement unique » pour les législatives, afin de prévenir toute « concurrence », explique François Bayrou. Les candidats uniques seront par ailleurs tous déclarés « en préfecture sous le nom de Ensemble ! majorité présidentielle », précise Stanislas Guérini. Mais une fois les députés élus, chacun retrouvera ses petits. « Cette confédération comporte un accord pour le financement des formations, à la suite de l’élection des députés. Les candidats devront se rattacher à l’une des trois formations », explique à publicsenat.fr Claude Malhuret, président du groupe Les Indépendants du Sénat et proche d’Edouard Philippe.
Ces quatre jours de discussions ont uniquement porté sur les candidats. L’accord n’est pas programmatique, contrairement à la gauche. « Le programme, ce n’est pas l’adhésion de l’imagination de chacun d’entre nous », répond Edouard Philippe. Mais celui qui imaginait cette nouvelle législature plus sous la forme d’une coalition, reconnaît que « se posera toute une série de questions durant le quinquennat, nous y apporterons des réponses en discutant », dit pudiquement celui qui compte faire entendre parfois sa voix (voir vidéo ci-dessous). « Mais le contenu programmatique, c’est celui du Président », insiste Edouard Philippe, histoire de lever tout éventuel malentendu. Ensemble, et derrière Emmanuel Macron. A prouver durant les cinq ans à venir.
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« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
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Alex Vizorek, des punchlines de droite et de gauche
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