Les défis qui attendent le futur président de l’Assemblée nationale
Apaiser les relations après les débats houleux de l'été, "moderniser" l'institution : Richard Ferrand, qui doit être élu mercredi...

Les défis qui attendent le futur président de l’Assemblée nationale

Apaiser les relations après les débats houleux de l'été, "moderniser" l'institution : Richard Ferrand, qui doit être élu mercredi...
Public Sénat

Par Anne Pascale REBOUL

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Apaiser les relations après les débats houleux de l'été, "moderniser" l'institution : Richard Ferrand, qui doit être élu mercredi au convoité "perchoir" de l'Assemblée nationale, est attendu sur plusieurs fronts.

- AUGMENTER L'INFLUENCE DES DEPUTES

Le président de l'Assemblée est le quatrième personnage de l'Etat, et à ce titre reçoit de nombreux responsables étrangers, procède à une kyrielle de nominations et encore participe aux décisions pour le pays. "Marcheur" de la première heure et très proche d'Emmanuel Macron, Richard Ferrand, choisi lundi par les députés LREM, sera certainement mieux entendu que l'ex-président François de Rugy, un rallié sur le tard.

Ce rôle d'influence, il pourra aussi le mettre à profit pour que les députés, en particulier de la majorité, soient plus associés à l'élaboration des projets de loi. Et que les conditions d'examen des textes à l'Assemblée soient correctes et leur succession cohérente, avec un ordre du jour non surchargé - point sur lequel son prédécesseur n'avait guère obtenu gain de cause ces derniers mois.

- APAISER L'ASSEMBLEE

De ses dénonciations de députés "multirécidivistes de l'absence" à sa discipline stricte depuis le perchoir, M. de Rugy ne s'était pas fait que des amis dans l'hémicycle, jusqu'à être taxé d'"antiparlementarisme". Les relations en particulier avec les Insoumis et leur chef de file Jean-Luc Mélenchon étaient à couteaux tirés.

Or, selon de vieux routiers, un président de l'Assemblée réussit en ne s'aliénant pas l'opposition. Richard Ferrand s'entend a priori plutôt bien avec M. Mélenchon ou le patron des députés LR Christian Jacob. De quoi détendre les réunions des plus hautes instances du Palais Bourbon, voire les débats en séance, alors que certains dossiers épineux s'annoncent pour les prochains mois : budget, retraites, projet de loi bioéthique...

- POURSUIVRE LA MODERNISATION

Il y a un an, François de Rugy, avait lancé sept groupes de travail transpartisans pour plancher sur la "modernisation" de l'Assemblée. Au programme : fabrique de la loi, numérique, développement durable, ouverture à la société, moyens des députés pour contrôler et évaluer, et encore statut des collaborateurs. Des premières décisions ont été actées, et Richard Ferrand a déjà promis de "poursuivre" ces travaux.

François de Rugy s'est aussi engagé sur une voie sensible, celle de la réforme du statut et des missions des quelque 1.100 fonctionnaires de l'Assemblée. Davantage de contractuels et des externalisations, mais "à titre exceptionnel", sont au menu.

Sur tous ces volets, M. Ferrand pourra s'appuyer sur le premier questeur Florian Bachelier, un député LREM dont il est proche, ardent défenseur d'une Assemblée "plus économe".

- PESER DANS LA REFORME DES INSTITUTIONS

Tout en soutenant vivement la réforme voulue par Emmanuel Macron (réduction du nombre de parlementaires, dose de proportionnelle, non-cumul des mandats dans le temps...), François de Rugy avait cherché à construire avec le président du Sénat Gérard Larcher (LR) un axe de défense des droits du Parlement pour la révision constitutionnelle. Son examen interrompu à l'été doit reprendre cet hiver.

Richard Ferrand, qui était le rapporteur général de ce texte, a déjà noué des contacts avec le président de la chambre haute. Mais il a eu parfois des mots durs à l'égard des sénateurs. Il devra plus que jamais manier carotte et bâton pour aider à faire aboutir l'ensemble de la réforme, à l'articulation complexe et aux lourds enjeux pour le Parlement.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le

Paris: Politiques manifestation mouvement Bloquons Tout
4min

Politique

Grève du 18 septembre : « Bruno Retailleau a besoin de la violence, des poubelles qui brûlent, pour affirmer son rôle de sauveur », soutient Jean-Luc Mélenchon

Alors que les syndicats appellent à la mobilisation ce jeudi, le leader de La France Insoumise prévient déjà qu’« il y aura des prolongements syndicaux comme il y aura des prolongements politiques » à cette journée, qui « se présente d’ores et déjà comme un immense événement », selon Jean-Luc Mélenchon.

Le

Les défis qui attendent le futur président de l’Assemblée nationale
3min

Politique

Mobilisation sociale : « Notre objectif, c’est de mettre la pression sur Sébastien Lecornu, mais aussi sur Emmanuel Macron », lance Manon Aubry (LFI)

Les syndicats appellent à la grève ce jeudi 18 septembre en réaction aux mesures budgétaires présentées par le précédent gouvernement l’été dernier. D’après le ministère de l’Intérieur, entre 600.000 et 900.000 manifestants sont attendus partout en France. Manon Aubry, eurodéputée LFI, espère que la mobilisation sera « encore plus importante » que celle du mouvement « Bloquons tout », le 10 septembre.

Le