Alors qu’Emmanuel Macron va mettre en avant son bilan européen lors d’un discours jeudi matin à la Sorbonne, Laurent Jacobelli, porte-parole du RN y voit une « entrée en campagne ». « Le président de la République a décidé de faire un meeting organisé aux frais de l’Etat. Je pose la question de savoir si le coût de ce meeting sera remis dans les comptes de campagne de Mme Hayer (la tête de liste Renaissance) », a interrogé le député dans l’émission Bonjour chez vous sur Public Sénat. Pour ce qui est de l’action du chef de l’Etat au niveau européen, Laurent Jacobelli l’a logiquement décriée. « On a un président de la République qui s’estime plus Européen que Français. Son rôle est de protéger les Français et de faire que l’Union européenne aille dans ce sens […] On a un président de la République qui nuit à la France, qu’il l’a sacrifiée sur l’autel européen », a-t-il estimé en citant les traités de libre-échange ou encore le pacte Asile Immigration. A l’inverse, le programme de la liste menée par Jordan Bardella vise à revenir sur tous les traités de libre-échange, comme le CETA, « car globalement nous y perdons ». « Nous voulons créer une nouvelle majorité, voire une minorité de blocage » Si la liste de Jordan Bardella est placée grande gagnante des élections européennes avec plus de 30 % des voix selon les sondages, le groupe identité et démocratie auquel appartient le RN au Parlement européen a peu de chance de faire partie d’une coalition majoritaire après le 9 juin. Les partis nationalistes qui composent ce groupe ont logiquement des intérêts divergents. Des divergences qui s’accentuent encore un peu plus avec le deuxième groupe d’extrême droite, les Conservateurs et réformistes européens (CRE), qui compte également une soixantaine d’élus, dont le parti de Giorgia Meloni qui s’est rapprochée, ces derniers mois, de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, sur les questions migratoires. Membre du PPE, Ursula von der Leyen fait figure d’épouvantail pour le RN. Pas de quoi inquiéter Laurent Jacobelli pour autant. « Le problème de l’UE, c’est ceux qui la dirigent. Une majorité ultralibérale, fédéraliste, immigrationniste, communautariste. Nous voulons créer une nouvelle majorité, voire une minorité de blocage […] s’il y a plus de députés patriotes demain, certains textes ne passeront plus », veut-il croire. Retrait de Saidali Boina Hamissi : « J’aimerais bien que tous les partis politiques aient la même rigueur que nous » Laurent Jacobelli est également revenu sur la décision de son parti d’écarter de sa liste, le Mahorais Saidali Boina Hamissi. Le délégué départemental du parti a tenu « des propos complotistes, racistes et misogynes. « J’aimerais bien que tous les partis politiques aient la même rigueur que nous. Vous devriez nous dire merci et bravo. Sur notre liste, il n’y a pas de personnes qui font l’apologie du terrorisme », a-t-il réagi en faisant référence à la convocation par la police de Rima Hassan, septième sur la liste LFI. Toutefois, Laurent Jacobelli ne s’est pas prononcé sur une éventuelle exclusion du RN de Saidali Boina Hamissi. « Je n’ai pas l’info […] Il y aura comme à chaque fois une enquête et une décision […] dès que quelqu’un parle de manière différente de ce que le RN pense ou exprime, nous faisons une commission et nous abritons.
Les deux principaux syndicats étudiants à Matignon pour parler de l’accès à l’université
Par Public Sénat
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Les deux principaux syndicats étudiants, la Fage et l'Unef, ont été reçus lundi par le Premier ministre Edouard Philippe pour parler des modalités d'accès à l'université, une discussion qu'ils ont trouvée plutôt "ouverte" et "constructive".
Depuis la mi-juillet, des groupes de travail planchent sur de nouvelles modalités pour l'entrée dans l'enseignement supérieur. Objectif: améliorer la réussite des jeunes en début de parcours et remettre à plat l'accès à l'université, alors que le dispositif d'admission post-bac APB a explosé cette année sous l'effet d'un afflux de demandes. Le gouvernement veut notamment mettre fin au tirage au sort, seul dispositif autorisé pour départager les candidats aux filières non sélectives très demandées.
Or les avis divergent profondément sur les moyens. Certains, tels que les présidents d'universités, veulent des critères coercitifs pour l'entrée en licence. D'autres, comme l'Unef, ne veulent pas entendre parler de pré-requis et encore moins de sélection.
Devant le Premier ministre, "on a répété notre volonté qu'il ne fallait pas imposer une orientation ou une filière à un étudiant", a indiqué à l'AFP Lilâ Le Bas, la présidente de l'Unef.
Elle a jugé la discussion, qui s'est tenue en présence de la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, "plutôt ouverte". "Toute la question est de savoir qui choisira à la fin. Est-ce que l'étudiant sera toujours maître de son inscription, ou bien l'université ? On n'a pas eu de réponse ferme la dessus", a-t-elle dit.
De son côté, Jimmy Losfeld, président de la Fage, premier syndicat étudiant, également reçu à Matignon dans la matinée, a parlé d'un "échange d'une heure assez constructif, honnête et sincère".
Interrogé par le Premier ministre sur ses "lignes rouges" à ne pas dépasser, il a indiqué avoir été "extrêmement ferme": "pas de sélection, pas de prérequis". "Pas par dogme, mais parce que cela pénaliserait un certain nombre de jeunes", a-t-il expliqué.
Il a insisté sur les besoins d'une "réforme globale" qui soit liée à celle du bac et du lycée et qui permette "un droit à la formation" pour tous.
"Je pense qu'il y a suffisamment d'espace pour qu'on puisse trouver un consensus; si tout le monde met de la bonne volonté, on a un terrain d'entente", a estimé le président de la Fage.
Les propositions du gouvernement sont attendues le 19 octobre et le gouvernement présentera son projet début novembre.
"Nous partageons tous le même constat: il faut qu'on accompage la réussite des étudiants et qu'on sorte du tirage au sort", a déclaré Frédérique Vidal sur BFM Business, estimant que l'Unef comme la Fage adoptaient "une attitude responsable".
Elle a promis que le calendrier de la nouvelle plateforme remplaçant APB serait connu au retour des vacances de la Toussaint. "Il y aura des mesures d'accompagnement dans les lycées, conduites par des étudiants" qui seront mises en place avant Noël, a-t-elle aussi indiqué.
"L'objectif, c'est que l'université puisse accueillir tous ceux qui le souhaitent mais ils y seront accueillis de façon à ce qu'ils aillent vers la réussite", a poursuivi la ministre. "Si on voit que certains ont des lacunes, on leur demandera de les combler et on les accompagnera". Est-ce que cela passera par exemple par des formations complémentaires ? "Tout ça est en cours de réflexion", a dit la ministre, promettant d'avancer "vite" une fois connues les propositions des groupes de travail.