« Les jours d’après » ou le « cauchemar » des politiques qui perdent le pouvoir »

« Les jours d’après » ou le « cauchemar » des politiques qui perdent le pouvoir »

Invité de l’émission « On va plus loin », le réalisateur et scénariste Jacques Santamaria, vient nous parler de son livre « Les jours d’après », narrant « l’après » des politiques ayant perdu le pouvoir.
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On se rappelle (ou pas) du « Jour d’après » de Roland Emmerich, sorti en 2004. Un film catastrophe où, du jour au lendemain, la vie des protagonistes est bouleversée par un dérèglement climatique. Le réalisateur, Jacques Santamaria, raconte lui aussi « Les jours d’après » (Éditions de l’Observatoire) dans un livre coécrit avec Patrice Duhamel. Mais cette fois, il s’agit, non pas d’une fiction, mais de la réalité, quand des politiques voient leur vie bouleversée par la perte du pouvoir. Voulu ou subi, l’arrêt de l’action publique, est souvent vécu comme un cauchemar.

Et le «soulagement » peut se mêler à l’« amertume qu’il faut essayer de digérer », au moment où « la réadaptation à la vie quotidienne » semble difficile pour nombre d’entre eux.

« La gestion des trahisons » 

En revanche, ce qui est « valable pour tous », c’est la gestion des trahisons » : « En ce qui concerne François Hollande, il ne doit pas regarder Emmanuel Macron uniquement comme un ami… » ironise le réalisateur.

Quand le pouvoir est perdu, certains veulent revenir coûte que coûte  dans le jeu politique : « François Hollande ne pense qu’à ça (…) La politique c’est sa vie (…) Pour la plupart d’autres eux, la politique et le pouvoir c’est leur vie. Ils n’ont connu que cela ».

 

 Quant à Nicolas Sarkozy, « les jours d’après », le choc a été terrible. Jacques Santamaria parle de « traumatisme énorme » : « Il était absolument persuadé de la gagner cette primaire (…) Et c’est une catastrophe énorme ».

Pour le réalisateur, Nicolas Sarkozy ne veut plus remettre le couvert après cette défaite : « Il a passé sa vie, chaque fois qu’il a connu des échecs, à remonter sur le cheval et à se remettre dans la course. Mais là, après cet échec de 2016, je doute fort qu’il ait envie de revenir en politique. Tout simplement parce qu’il semblerait que les électeurs l’aient abandonné. Et ça, c’est peut-être le choc le plus difficile pour un homme politique quel qu’il soit (…) quand il sent que l’électeur - le peuple - n’est plus avec lui ».

Interrogé sur « les jours d’après » de Lionel Jospin, au lendemain de sa défaite au premier tour de l’élection présidentielle de 2002, Jacques Santamaria semble touché : « Jospin a été d’une grande sincérité, d’une grande loyauté dans son discours lorsqu’il a abandonné le pouvoir. Lorsqu’il a dit qu’il quittait la vie politique, il le pensait sincèrement. Et cela a été une douleur immense mais oui, pour lui, cela a été un soulagement ».  

De tous les politiques de la Ve République ayant vécu « les jours d’après », le général de Gaulle est perçu par le réalisateur comme celui qui le plus mal vécu cette expérience : « Celui qui a connu le plus de difficultés et celui pour qui le chagrin a été le plus grand, c’est le général de Gaulle. Parce qu’il avait consacré sa vie à la France (…) Et il s’est rendu compte, trop tard hélas, que son « cher et vieux pays » comme il le disait, ne voulait plus de lui (…) De Gaulle était un homme de tragédie, c’est la raison pour laquelle il s’est retiré. Il a vécu un an (…) après son départ et nous avançons avec Patrice Duhamel [co-auteur du livre NDLR] l’hypothèse à laquelle nous croyons (…), le général de Gaulle est mort de chagrin. »

 

Pour voir l'interview de Jacques Santamaria en intégralité :

OVPL Interview de Jacques Santamaria (en intégralité)
10:01

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