Les objets connectés en débat
Sénateurs et députés s’emparent des nouvelles technologies au sein sens large et plus particulièrement des objets connectés. Après l’examen d’une loi ad hoc, les parlementaires entendent installer ces sujets au cœur des hémicycles avec la création d’une commission dédiée.

Les objets connectés en débat

Sénateurs et députés s’emparent des nouvelles technologies au sein sens large et plus particulièrement des objets connectés. Après l’examen d’une loi ad hoc, les parlementaires entendent installer ces sujets au cœur des hémicycles avec la création d’une commission dédiée.
Public Sénat

Par Public sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Internet of things, cloud, data. Anglicismes et néologismes ont envahi le palais du Luxembourg, cette semaine. Après l’examen du projet de loi relatif à la protection des données personnelles (voir le sujet de Quentin Calmet), les sénateurs et députés de l’office d’évaluation des choix scientifiques et technologiques ont présenté leurs premières notes scientifiques, ce jeudi. Cette livraison de trois notes courtes et pédagogiques à l’usage des parlementaires et des citoyens doivent notamment servir de support aux travaux des deux assemblées. Le sénateur LR Gérard Longuet et le député LREM Cédric Villani, respectivement président et premier vice-président de cet office, veulent ainsi « éclairer la décision publique » sur ces sujets d’avenir. Les objets connectés, entre autres, ont donc été décortiqués par les parlementaires.    

Quelque 700 milliards d’euros ont été investis dans ce secteur en 2017. Le marché des objets connectés est en pleine progression comme l’explique le député LREM Didier Baichère qui a rédigé une note sur le sujet. Loin d’être de simples gadgets, ces objets servent dans des domaines aussi variés que la santé ou la gestion des collectivités territoriales. L’installation des compteurs Linky est en l’espèce « un cas d’école » selon le député. Ces compteurs dits « intelligents » - qui sont installés massivement par Enedis (filiale d’EDF) pour moderniser son parc de compteurs électriques – ont suscité une vague de protestation de la part de consommateurs et d’élus notamment à cause de la récolte de données personnelles.

Internet : les données personnelles mieux protégés
01:49

« Si on n’explique pas à l’individu pourquoi on a besoin de récolter ses données personnelles, il ne peut pas le deviner », explique Didier Baichère. Selon lui, « il y a une responsabilité des industriels d’expliquer très clairement ce qu’ils vont faire des données : pourquoi on a besoin de ces données et quelle est l’application dans la vie quotidienne que nous allons en faire ». Pour autant, il n’est pas farouchement opposé à l’utilisation des données des particuliers : une démarche qui n’est pas forcément négative. Néanmoins, Didier Baichère milite pour qu’on « sensibilise (les) concitoyens à la protection des données personnelles ». La spectaculaire fuite de données de Facebook créera sans doute un autre cas d’école en la matière. L’utilisation d’informations de millions d’utilisateurs par une société ayant travaillé pour la campagne de Donald Trump a en effet créé un séisme chez le géant californien (lire notre article).

Mais la protection des données personnelles n’est pas le seul obstacle que posent les objets connectés. Dans sa note, le député met en lumière les inégalités des territoires face à cette technologie. « 42 % des objets connectés sont localisés en Ile-de-France », précise l’élu. Un élément qui pèse également sur l’emploi : « Plus un territoire est connecté en très haut débit, plus il va pouvoir développer des emplois dans le secteur du numérique et du digital et c’est la même chose pour les objets connectés », analyse Didier Baichère tout en rappelant l’importance d’instaurer le très haut débit sur tous les territoires.

Nouvelles technologies : vers la création d'une commission permanente dédiée
01:19

Pour prolonger ces travaux et installer les questions scientifiques au cœur du débat parlementaire, le député souhaite que « l’office des sciences et technologies devienne une commission permanente et nous donne la possibilité systématiquement d’évaluer toutes nouvelles technologies ». Cette commission permanente devrait être créée  « dans le cadre de la révision constitutionnelle », renseigne Didier Baichère tout précisant qu’il a le soutien du président de l’Assemblée, François de Rugy.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Les objets connectés en débat
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le