Les pistes environnementales du candidat Macron

Les pistes environnementales du candidat Macron

Notre Dame des Landes, gaz de schiste, nucléaire, interrogé par l’association WWF, Emmanuel Macron a esquissé quelques points, parfois contradictoires, de son projet en faveur de l’environnement.
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D’un côté le directeur général de WWF, l’ancien ministre Pascal Canfin, de l’autre Emmanuel Macron, candidat à l’élection présidentielle, au milieu un panda en peluche, emblème de l’association écologiste : le décor est planté pour une heure de questions-réponses, retransmises sur Facebook Live et Périscope. L’association écologiste a décidé d’inviter chaque candidat à la présidentielle pour faire le point sur leurs programmes en faveur de l’Environnement. Ce jeudi, le président d’En Marche étrenne donc l’exercice en commençant par un aveu : « je ne me suis pas beaucoup, jusqu’à présent, exprimé (…) parce que j’ai eu des fonctions ministérielles qui sont souvent perçues comme antagonistes  à ces sujets ».

Si l’attente entretient le désir, il suscite aussi les attaques de ses adversaires. En effet, Emmanuel Macron tarde à dévoiler son « contrat avec la Nation », « un plan de transformation » pour la France plutôt qu’un « programme », qu’il rendra public pour la fin du mois. En attentant, fidèle à sa ligne depuis le lancement de sa candidature, Emmanuel Macron, autoproclamé candidat des progressistes de droite comme de gauche, a tâché de ménager la chèvre et le chou sur les questions environnementales.

NDDL : Macron  ne tranche pas

Un exemple frappant, sur le projet d’aéroport Notre Dame des landes, le candidat à la présidentielle a tenu des positions, au mieux floues, au pire antinomiques. « Je n’ai pas dit que j’étais favorable au projet de Notre Dame des Landes. J’ai dit que ce projet avait des fondamentaux, des bases, qui économiquement ne seraient plus conformes à ce qu’on ferait aujourd’hui » commence-t-il. Puis, il ajoute qu’il ne peut pas « déchirer la consultation publique » qui a dit « oui » au projet. Il poursuit : « je ne veux pas de violences », « je ne veux pas d’évacuation » de la ZAD. Enfin, il annonce qu’il nommera un médiateur indépendant dans « les six mois » suivant son élection « pour regarder  « en parallèle » le projet de réaménagement de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique. Autant « d’éléments de comparaison » qui éclaireront sa « décision finale » explique-t-il.

OGM, gaz de schiste : Macron souhaite autoriser la « recherche publique théorique »

Emmanuel Macron: "pas d'exploitation de gaz de schiste sous mon quinquennat"
01:38

Sur le gaz de  schiste, Emmanuel Macron a semblé avoir un avis plus tranché : « il n’y aura pas d’exploitation de gaz de schiste sous mon quinquennat, quelque soit la méthode ». Toutefois, Emmanuel Macron précise qu’il souhaite autoriser la « recherche publique théorique » sur le sujet. Idem pour les OGM, « parce que je ne souhaite pas que, sur ces sujets, que la recherche mondiale soit capturée par des groupes privés internationaux » estime-t-il.

Emmanuel Macron s’est félicité de la signature de l’accord de Paris sur le climat et plaide pour que « COP après COP, on se dirige vers des mesures contraignantes ». Sur la loi de transition énergétique qui fixe à 50% la part du nucléaire dans la production électrique française à l’horizon 2025, il considère qu’il faut garder « le cap » de cet objectif. Mais, parce qu’il y a un mais là aussi : « je ne sais pas si l’objectif de 50% est atteignable » avoue-t-il. « Pour être cohérent et rester dans la trajectoire, je m’engage à tenir l’objectif en renouvelable (…) 32% (dans la part de l’électricité française ndlr) à l’horizon 2030 » rassure-t-il.

Macron: "je ne sais pas si l'objectif de 50% du nucléaire en 2025 est atteignable"
01:44

Concernant le diesel, le candidat d’En Marche veut poursuivre et aboutir à la convergence de la fiscalité entre essence et gasoil, mais aussi davantage aider les particuliers qui achèteraient un véhicule propre (électrique, hybride) en échange d'un vieux diesel. Et ce, avec une prime supplémentaire à la conversion de « 1.000 euros », valable pour « l'achat d'un véhicule neuf ou d'occasion ».

« L’aigle des Pyrénées » Emmanuel Macron

S’il est élu en mai, Emmanuel Macron souhaite la mise en place d’une conférence mondiale sur la biodiversité dans un territoire d’Outre-mer, ainsi qu’un « grenelle de l’alimentation ». « Je prends l’engagement, d’ici la fin de mon quinquennat, qu’il y ait dans toutes les structures de restauration collectives (…) 50% de produits bios ou écologiques ou de circuits courts » affirme-t-il. Sous son gouvernement, le ministère de l’Ecologie sera « un ministère transversal » qui aura vocation à être « un ministère d’Etat ». Enfin, à la dernière question si vous étirez un animal que seriez-vous ? Sans hésiter, Emmanuel Macron répond : « un aigle des Pyrénées ». Pour planer sur la campagne ?

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