Les politiques jugeaient la démission de François de Rugy inévitable
La démission mardi du ministre de la Transition écologique François de Rugy était la réponse inévitable à apporter à une...

Les politiques jugeaient la démission de François de Rugy inévitable

La démission mardi du ministre de la Transition écologique François de Rugy était la réponse inévitable à apporter à une...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La démission mardi du ministre de la Transition écologique François de Rugy était la réponse inévitable à apporter à une situation devenue "intenable", estimaient après l'annonce la plupart des responsables politiques qui se sont exprimés.

Pour la majorité dans son ensemble, la décision du ministre est celle d'un homme "à bout", qui a été "[jugé] sur une image" et qui n'a pas bénéficié "du temps de présomption", comme l'a affirmé la députée Olivia Grégoire. Les élus LREM ont rappelé que les enquêtes concernant les dépenses de François de Rugy lorsqu'il était président de l'Assemblée nationale étaient toujours en cours.

M. de Rugy a démissionné mardi en début d'après-midi, après une semaine de polémiques autour de repas fastueux qu'il aurait offerts alors qu'il était président de l'Assemblée nationale. Annonçant sa décision trente minutes avant de se présenter à l'Assemblée pour la séance de Questions au gouvernement, il a dénoncé un "lynchage médiatique" et déclaré avoir déposé une plainte en diffamation contre Mediapart, qui avait révélé ces affaires.

Un "choix digne et responsable" pour Aurore Bergé, porte-parole du groupe LREM, qui permet de "protéger notre majorité", a salué de son côté Gilles Le Gendre, le président du groupe. "Personne ne peut être dans le déni", a cependant reconnu Aurore Bergé.

Certains élus soupçonnent, comme le député PS Luc Carvounas, d'autres affaires: "S'il y a démission aujourd'hui avant même que ces attendus (des enquêtes, ndlr) soient révélés, c'est qu'il y a visiblement des choses très graves qui ont été soulevées".

De nombreux responsables de la majorité comme de l'opposition ont estimé que la situation devenait pour François de Rugy "intenable" et que sa démission était "une question d'heures ou de jours".

Pour David Belliard, tête de liste EELV pour les municipales à Paris, cette démission "inévitable (...) pose la question du fonctionnement de nos institutions". Le numéro un du PS Olivier Faure, pour qui la situation de M. de Rugy était devenue "intenable", a jugé que "les Français ne comprennent pas qu'on leur demande autant alors que certains élus continuent à vivre dans un certain confort ou en s'abstenant de respecter les règles qu'ils ont eux-mêmes fixées."

Au-delà, la décision "salutaire" de François de Rugy permet pour Guillaume Lacroix, président du parti radical de gauche, de rappeler "qu'il est urgent d'adopter un statut de l'élu au cadre clair".

L'ancienne ministre de l'Ecologie Delphine Batho, qui avait demandé la démission de François de Rugy, a qualifié de "confusion entre le privé et le public" les faits reprochés au ministre, "qui n'est pas possible en démocratie". Pour Sébastien Chenu, député et porte-parole du RN, cette "confusion" se nomme "mauvaises pratiques" et "véritables maladresses", et "dépenses indignes" pour le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan.

En marge, des représentants de la France insoumise ont profité de l'opportunité pour appeler à la démission du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, traité par Jean-Luc Mélenchon d'"éborgneur".

Côté LR à l'inverse, l'heure était à la discrétion voire à la modération. Le député de l'Yonne et candidat à la présidence de LR Guillaume Larrivé a déclaré à l'AFP qu'il ne "joindrait pas sa voix à celle des aboyeurs professionnels, qui participent à une chasse à l'homme et affaiblissent la démocratie française". Le député Damien Abad s'est félicité d'une démission qui apporte de la "clarté" mais a souhaité "ne pas couper des têtes"

Partager cet article

Dans la même thématique

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le

7min

Politique

Insécurité dans les territoires d’Outre-mer : « Nous, les maires, nous sommes en première ligne pour lutter, mais on n’a pas de moyens pour le faire »

A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».

Le

Paris : session of questions to the government at the French National Assembly
6min

Politique

Budget 2026 : quels scénarios dans un calendrier de plus en plus contraint ?

Avec encore plus de 1 500 amendements restant à examiner en une semaine à l’Assemblée sur la partie recettes du projet de loi de finances, le calendrier budgétaire est de plus en plus contraint. Dans une assemblée divisée et avec le renoncement du gouvernement de recourir au 49.3, la possibilité d’une adoption des deux lois de finances avant le 31 décembre 2025 relève presque de la politique-fiction.

Le

Paris: Salon europeen de l Education
4min

Politique

Budget 2026 : Un rapport du Sénat dénonce « un coup dur porté à la jeunesse », avec une réduction de l’enveloppe dédiée au service civique

Comme en 2025, la mission sport, jeunesse et vie associative subie une sérieuse coupe dans le budget. Le service civique voit son enveloppe budgétaire réduite de 20 %, soit 114,4 millions d’euros par rapport à l’année dernière. « Se priver d’un dispositif qui fonctionne au moment où on a besoin de faire du lien social, c’est incompréhensible », regrette le rapporteur des crédits, Éric Jeansannetas (PS).

Le