Les réactions des sénateurs après l’audition de Lactalis

Les réactions des sénateurs après l’audition de Lactalis

Certains sont satisfaits, d’autres ne sont pas plus rassurés et considèrent qu’il reste des questions en suspens. Les sénateurs livrent leur sentiment, après l'audition ce mercredi matin de Michel Nalet, directeur de la communication du groupe Lactalis, sur l'affaire du lait contaminé.
Public Sénat

Par Guillaume Jacquot (Sujet vidéo : Audrey Vuetaz)

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

C’était l’un des temps forts du Sénat ce mercredi : l’audition du directeur de la communication du groupe Lactalis, en pleine tempête médiatique, après la découverte début décembre de lots de lait infantile contaminés aux salmonelles dans le circuit commercial. Les sénateurs livrent leur sentiment après cette séance de questions-réponses.

« Les réponses qui nous ont été données, du moins pour moi, me satisfont », déclare Laurent Duplomb (LR)

Audition de Lactalis : « Les réponses qui nous ont été données me satisfont », déclare Laurent Duplomb (LR)
02:54

« J’estime qu’il a répondu aux questions », a réagi dans Sénat 360 le sénateur (LR) Laurent Duplomb. « N’oublions pas qu’il y a une procédure judiciaire mise en place, elle donnera ses conclusions, elle permettra de savoir si ce qui nous a été dit était vrai ou pas », a-t-il ajouté, insistant sur nécessité d’avoir du « recul » et d’être « objectif ».

Exploitant agricole de profession et ancien président d'une chambre d'agriculture, l’élu de Haute-Loire considère que la France a « l’alimentation la plus sécurisée du monde ». « On a des procédures extrêmement lourdes et importantes. Aujourd’hui, je pense que douter de ce système n’est pas obligatoire une très bonne chose ». Selon lui, l’enjeu n’est pas tellement de renforcer la chaîne de contrôle mais plutôt de rendre les rappels de produits « plus rapides et plus précis », grâce au traitement des données informatiques.

Durant l’audition, Laurent Duplomb avait déclaré vouloir sortir du débat « passionnel » et avait souligné que les difficultés traversées par Lactalis auraient pu concerner n’importe quelle autre entreprise agroalimentaire.

« Jeter la pierre est plus facile mais en tous les cas, tenir la capacité d’avoir une alimentation aussi saine que celle que nous avons aujourd’hui est quelque chose d’extrêmement exigeant et je sais l’exigence que s’impose le groupe Lactalis. Au-delà de faire la condamnation de cette entreprise, c’est toute l’agriculture française qui pourrait être piégée à travers cela. »

« On est face à une entreprise qui assume ses responsabilités », pour Guillaume Chevrollier (LR)

Audition de Lactalis : « On est face à une entreprise qui assume ses responsabilités », pour Guillaume Chevrollier, sénateur de la Mayenne
01:12

« Je pense qu’il a répondu aux questions des sénateurs », a également jugé le sénateur Guillaume Chevrollier (LR) de la Mayenne, le département où est implanté Lactalis. « Des investigations sont menées dans l’usine pour trouver l’origine de la contamination, je pense qu’on est face à une entreprise qui assume ses responsabilités ».

L’absence critiquée du PDG n’est pas un problème, selon lui. « Ce matin, on a auditionné plus qu’un directeur de la communication. M. Nalet a des responsabilités plus importantes […] C’est un représentant de haut niveau », a souligné le sénateur. « Le président ne souhaite pas s’exposer, c’est sa liberté ».

« La représentation nationale était en droit d’avoir la présence du patron », pour Joël Labbé (RDSE)

Audition de Lactalis : « La représentation nationale était en droit d’avoir la présence du patron » (Joël Labbé)
00:43

Aucune excuse pour l’écologiste Joël Labbé qui avait qualifié cette absence du numéro 1 du groupe, Emmanuel Besnier, « d’absolument anormale ». « La représentation nationale était en droit d’avoir la présence du patron Emmanuel Besnier », considère l’élu écologiste du Morbihan.

Il souligne par ailleurs que Michel Nalet n’est « pas n’importe qui ». « Il est aussi président d’Euromilk, ce consortium d’entreprises laitières et très spécialisé dans le lobbying auprès de Bruxelles. »

« Il ne nous a pas tellement rassurés », concède Henri Cabanel (PS)

Lactalis : « M. Nalet n'a pas complètement répondu à nos interrogations » (Henri Cabanel)
01:16

Le sénateur de l’Hérault se dit « assez mitigé » sur le plateau de Sénat 360. « M. Nalet s’est excusé comme à chaque fois qu’il communique, mais il n’a pas totalement répondu aux interrogations ».

Le parlementaire, avait souligné, lors de l’audition, que le principe de précaution n’avait pas été appliqué quand une souche de salmonelle a été découverte dans l’environnement de l’usine au moins d’août (relire notre article). Et regrette de pas avoir eu de réponse sur ce point précis. « Bien sûr, il nous a expliqué qu’il allait tout mettre en œuvre pour ne pas que cela se reproduise. Il ne nous a pas tellement rassurés de ce côté-là ».

 « Toutes les questions n’ont pas encore trouvé de réponse », selon Fabien Gay (CRCE)

Le sénateur communiste de Seine-Saint-Denis, Fabien Gay, lui aussi présent à l’audition, considère aussi que certaines questions ne sont pas élucidées. Il estime que les victimes, l’avenir des salariés du site de Craon et la question de la rémunération des producteurs de lait ont été « oubliés ».

 

Dans la même thématique

European Parliament in Strasbourg
7min

Politique

Européennes 2024 : les sondages peuvent-ils encore bouger ?

Les rapports de force vont-ils rester globalement stables jusqu’au scrutin du 9 juin ? La liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann peut-elle dépasser celle de la majorité présidentielle de Valérie Hayer ? Marion Maréchal va-t-elle devancer la liste LR de François-Xavier Bellamy ? Les Français vont-ils se décider au dernier moment ? Eléments de réponses avec quatre sondeurs.

Le

France Migration
6min

Politique

Convocation de Mathilde Panot : pourquoi les poursuites pour « apologie du terrorisme » sont en hausse ?

La présidente des députés LFI, Mathilde Panot a annoncé, mardi, sa convocation par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » en raison d’un communiqué de son groupe parlementaire après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre. Depuis la loi du 13 novembre 2014, les parquets poursuivent plus régulièrement au motif de cette infraction. Explications.

Le