Les Républicains à La Baule samedi pour réparer le navire

Les Républicains à La Baule samedi pour réparer le navire

Sauver le bateau des Républicains du naufrage: tel est le défi que tenteront de relever samedi à La Baule, pour leur rentrée...
Public Sénat

Par Anne RENAUT

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Sauver le bateau des Républicains du naufrage: tel est le défi que tenteront de relever samedi à La Baule, pour leur rentrée politique, dirigeants et candidats au poste de capitaine d'un parti qui prend l'eau, rongé par les échecs électoraux, les divisions et les départs.

"On a pris un coup derrière la tête. Il faut savoir où on a péché", confiait mardi un élu local, venu applaudir près de Nice le favori pour prendre en octobre la barre de LR en déroute, Christian Jacob.

Le chef de file des députés LR s'est présenté en rassembleur, appelant les militants à "sortir (des) petites chapelles" pour bâtir une "cathédrale" de l'alternance.

Le parti héritier de l'UMP, qui a porté au pouvoir Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, est sans chef depuis la démission à ce poste de Laurent Wauquiez suite à la débâcle aux élections européennes fin mai (8,48%).

Le président de la région Auvergne Rhône-Alpes ne viendra pas à la Baule. Désireux de se consacrer "à 200% à sa région", il déjeunera dimanche avec des élus locaux de Haute-Loire et n'a pas convié la presse pour la traditionnelle ascension du mont Mézenc. En attendant de faire sa rentrée... après les élections municipales de mars.

Autre grande absente de La Baule, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, qui a claqué la porte du parti. Elle fera sa rentrée le même jour à Brive, en Corrèze.

- Frères ennemis -

Le président par intérim du parti Jean Leonetti a vu "une preuve" d'unité dans la présence mardi au même meeting des frères ennemis de la côte d'Azur: le sécuritaire Éric Ciotti, député et président de la puissante fédération des Alpes-Maritimes, et le modéré voire "Macron-compatible" maire de Nice, Christian Estrosi.

Christian Jacob a promis dans Nice-Matin de "trancher" ce conflit s'il devient chef de LR, rappelant que "la règle est que les candidats sortants soient réinvestis" --ce qui favoriserait M. Estrosi.

Mais l'ancien ministre de Jacques Chirac a mis à nouveau en garde les élus et militants tentés par des accords avec le parti présidentiel En Marche, ou d'autres formations. A l'instar des 72 anciens élus de LR ou du centre qui avaient exprimé en juin leur soutien au gouvernement et prévoient de se réunir vendredi à Angers autour du maire Christophe Béchu.

Avec de telles alliances, LR risque de perdre sa majorité au Sénat ainsi qu'aux élections départementales et régionales en 2021, a prévenu M. Jacob. LR compte sur ces élections locales, à défaut de pouvoir remporter les scrutins nationaux depuis sept ans.

- "Tout s'arrange un jour" -

"Tout s'arrange un jour", veut croire Nicolas Sarkozy, qui s'exprimait jeudi entre deux dédicaces à l'université d'été du Medef mais n'ira pas à La Baule.

Le député de l'Yonne Guillaume Larrivé, autre prétendant à la tête de LR, tenant d'une ligne "nationale libérale", refuse toutefois d'être "scotché sur les heures passées".

Le troisième candidat, le député souverainiste du Vaucluse Julien Aubert, critique lui le "manque de clarté" de M. Jacob, souhaitant rebâtir un parti "de droite", et pas "de droite et du centre" comme le veut Gérard Larcher, qui ouvrira le bal des discours samedi.

Le président du Sénat ne cache pas sa volonté de fédérer au-delà de LR en incluant les partants. Il a entrepris pour ce faire de sillonner la France avec des conventions thématiques en s'appuyant sur le réseau des maires.

Son initiative doit déboucher sur une grande convention le 10 octobre, deux jours avant l'élection du nouveau président du parti.

Autre parole attendue, celle du président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, qui a renoncé à briguer la tête du parti pour éviter une nouvelle "guerre des chefs".

Le numéro deux du parti Guillaume Peltier, qui a lui aussi abandonné l'idée d'une candidature, ne viendra pas à la Baule. Il prépare sa rentrée en octobre, les yeux désormais tournés vers la présidentielle de 2022.

L'ancien ministre Éric Woerth, opposé à cette élection interne, a fait le choix du campus des jeunes LR les 7 et 8 septembre au Touquet (Pas-de-Calais).

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