Les sénateurs socialistes veulent encore croire à l’unité du PS après la primaire

Les sénateurs socialistes veulent encore croire à l’unité du PS après la primaire

Malgré une campagne tendue, les élus du groupe socialiste au Sénat ne désespèrent pas sur la possibilité de rassembler l’ensemble des sensibilités après la bataille pour le second tour de la primaire.
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Benoît Hamon et Manuel Valls. L’affiche du second tour de la primaire de la Belle alliance populaire laisse place au choix entre deux courants très opposés.

Certains élus sénateurs socialistes font le vœu du rassemblement et d’une campagne pour le second tour qui ne laissera pas de traces. « Je crois sincèrement que l’on n’en est pas à l’explosion du Parti socialiste », dédramatise Hélène Conway-Mouret, qui représente les Français de l’étranger. Au contraire, l’ancienne ministre, qui fait partie des non-alignés, dit croire à « un débat apaisé » et à « un rassemblement du Parti socialiste après la primaire » :

Primaire : « Il peut y avoir un débat apaisé », défend Hélène Conway-Mouret
00:39

« Il y a juste une campagne »

À en croire certains sénateurs proche de l’ancien Premier ministre Manuel Valls, la campagne bat son plein, sans excès ni débordements. « Il n’y  a pas des mots qui frappent forts, de personne vis-à-vis de personne, il y a juste une campagne », considère le sénateur Luc Carvouas. « Je n’oppose aucune gauche. Mon socle commun, c’est le même que celui de Manuel Valls et de Benoît Hamon : c’est le Parti socialiste. Mais ce n’est pas un concours de mode, ni le concours Lépine de la proposition qui fait du bien mais qui n’est pas applicable ».

Primaire : « Je n'oppose aucune gauche », explique Luc Carvounas
00:21

Mais alors qu’il appelle à une « synthèse » autour de Manuel Valls, Luc Carvouas s’interroge sur le ralliement du troisième homme autour de Benoît Hamon : « Moi je voudrai comprendre pourquoi Arnaud [Montebourg] a appelé aussi facilement à voter pour Benoît Hamon. Ils ne sont pas d’accord sur les problématiques de sécurité et sur l’approche économique. »

« Il va falloir redescendre en température et finir dignement »

Chez les soutiens de Benoît Hamon, on tempère également l’idée d’un entre-deux-tours qui se tendrait, mais la critique n’est jamais loin. « Dans la campagne, on défend ses arguments, parfois un peu piquants, mais la nécessité c’est quand même de battre Fillon et Le Pen au deuxième tour, donc je pense que la raison l’emportera », se persuade Jérôme Durain. Il s’agit même d’une nécessité pour le sénateur de Saône-et-Loire, ancien soutien d’Arnaud Montebourg ayant rallié Benoît Hamon : « On n’a pas d’autre choix que d’être raisonnable ». Alors, face aux déclarations musclées de l’ancien Premier ministre ce matin sur France Info, sur les « ambigüités » de son adversaire sur la question de la laïcité, Jérôme Durain s’agace un peu :

« Ce n’est pas bon signe pour le camp Valls, ça sent un peu la panique. Donc il va falloir redescendre en température, finir cette campagne dignement, et préparer la suite ».

« Il va falloir redescendre en température », considère Jérôme Durain sur l'entre-deux-tours
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« On rentre dans des turbulences qui ne sont pas finies »

La suite, justement, inquiète chez David Assouline. « Je suis très inquiet déjà de la manière dont a commencé cette campagne de deuxième tour. Il faut que déjà que les choses soient claires : que tout le monde se rangera derrière le vainqueur ». Chez les orphelins de Vincent Peillon, l’absence de consigne de vote est une manière d’œuvrer au rassemblement. « Il fallait choisir une candidature qui permettre ce rassemblement. Ca n’a pas été le cas, et on rentre dans des turbulences qui ne sont pas finies », déplore le sénateur de Paris, qui redoutait ce « scénario d’affrontement frontal » :

Primaire : « On redoutait un affrontement de deux pôles très très opposés », déclare David Assouline
00:53

« On va continuer à plaider inlassablement pour une autre voie, une voie d’apaisement », promet David Assouline.

« Le choix d’Emmanuel Macron est conforté par l’épreuve des faits »

Si les noms de François Fillon ou de Marine Le Pen reviennent souvent dans les réponses, le nom d’Emmanuel Macron, qui affiche de plus en plus de ralliements, n’est en revanche pas évoqué. En observant les résultats du premier tour, François Patriat, sénateur de la Côte-d'Or, se satisfait de l’absence de son candidat dans cette primaire :

« Je pense que le choix qu’Emmanuel Macron a fait de ne pas participer à la primaire est conforté par l’épreuve des faits. On voit bien que cette primaire qui devait rassembler, est loin de le faire aujourd’hui. »

Primaire : « Le choix d’Emmanuel Macron est conforté par l’épreuve des faits », déclare François Patriat
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Pas question de synthèse, il faudra « trancher » entre les « deux éternelles lignes du Parti socialiste », selon ce soutien d’Emmanuel Macron. « Si la ligne réformiste était battue, ce serait pour moi un nouvel échec à l’intérieur du Parti socialiste », prédit-il.

« Ce n’est que le début ». Beaucoup de sénateurs interrogés soulignent que la fin de la primaire ne fait que signer le début d’une autre campagne : celle de la présidentielle. La question de l’éclatement des forces risque cette fois de se reposer à un tout autre niveau.

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