Liens de Delevoye avec le monde de l’assurance : « Ça fait tache », réagit Julien Bayou (EELV)

Liens de Delevoye avec le monde de l’assurance : « Ça fait tache », réagit Julien Bayou (EELV)

Pour le nouveau secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts, inquiet d’une montée en charge dans l’avenir d’un régime par capitalisation, la démission de Jean-Paul Delevoye de ses fonctions d’administrateur au sein d’un institut de formation de l’assurance « ne règle pas les craintes ».
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La révélation, dimanche soir, du Parisien sur le CV de Jean-Paul Delevoye haut-commissaire à la réforme des retraites, a fait l’effet d’une petite bombe. Le quotidien précisait que sur sa déclaration d’intérêts transmise à Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), ne figurait pas sa qualité d’administrateur de l'Ifpass, l'Institut de formation de la profession de l'assurance, un organisme lié de près à Fédération française de l'assurance. « Ça fait tache, c'est gênant. Jean-Paul Delevoye a des liens avec l'assurance », a réagi le tout nouveau patron d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) sur les chaînes parlementaires et Le Figaro live, dans sa première interview télévisée après sa désignation il y a une semaine.

Ce lundi, Jean-Paul Delevoye a quitté ses fonctions de l'Ifpass, « pour clore toute polémique ». Mais pour le secrétaire national d’EELV, le mal est fait. « Le simple fait d'avoir démissionné ne règle pas les craintes », pour ce conseiller régional d'Ile-de-France, qui considère que cette réforme pourrait profiter au secteur de l’assurance. « Un des reproches que l’on fait à cette réforme c’est, de manière indirecte, de pousser à la capitalisation. En gros, on vous dit faites gaffe, votre retraite ne va pas vraiment être assurée, ou peut-être sera-t-on sur des points et le point baissera, donc il vaut mieux faire ceinture et bretelles, et capitaliser par ailleurs », explique Julien Bayou, qui y voit un exemple de « conflit d’intérêts ».

« Égalité ne vaut pas uniformité »

Au cinquième jour d’un mouvement de grève interprofessionnel, le secrétaire national d’EELV appelle le gouvernement à « faire enfin la transparence sur ses propositions ». Ce qu'il devrait faire mercredi, où une prise de parole du Premier ministre Édouard Philippe est attendue. « Ce n'est pas sain un pays qui, pendant deux ans et demi, vit sous tension, sans savoir à 10 ou 15 ans quel sera le niveau de retraite », a-t-il expliqué.

Interrogé sur le sort à réserver aux régimes spéciaux dans cette vaste réforme systémique, qui ambitionne de mettre en place un « système universel », Julien Bayou a répondu : « Égalité ne vaut pas uniformité ». « Il faut pouvoir prendre en compte des situations différentes », a-t-il insisté, notamment en termes de pénibilité. Sur le cas précis du régime de retraite des cheminots, en tête de la contestation, le patron d’EELV a estimé qu’on ne pouvait « pas le déchirer en cours de route ». « Pour les nouveaux, on peut en discuter. »

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