Limiter le droit d’amendement serait un « scandale » pour Olivier Faure

Limiter le droit d’amendement serait un « scandale » pour Olivier Faure

Édouard Philippe a annoncé que la révision constitutionnelle pourrait restreindre le droit d’amendement des parlementaires en fonction du poids de leur groupe politique. « Un scandale » pour le président du groupe Nouvelle gauche à l’Assemblée nationale, qui dénonce une volonté de « brider le Parlement ».
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron veut accélérer les travaux parlementaires et pour mener à bien cette entreprise, Édouard Philippe a annoncé qu'on pourrait toucher au droit d’amendement des parlementaires. De quoi fédérer tous les groupes politiques contre la révision constitutionnelle (lire notre article). « C’est un scandale », s’emporte le président du groupe Nouvelle gauche à l’Assemblée nationale. Invité de Territoires d’Infos ce vendredi, Olivier Faure ne décolère pas.

« Vous vous rendez compte que, y compris dans la Constitution actuelle, nous avons un droit d’amendement qui est un droit d’amendement personnel », s’époumone-t-il. Cette disposition reviendrait à conditionner le droit d’amendement au poids des groupes politiques auxquels appartiennent les parlementaires. « Demain on vous dira : " Écoutez Monsieur Faure, vous êtes socialiste, vous avez droit à 3 amendements, vous êtes En marche ! vous avez droit à 10 amendements " », illustre Olivier Faure.

« C’est une volonté à chaque fois de brider le Parlement »

Autre motif de colère : la méthode. Le gouvernement prétend vouloir limiter les tentatives d’obstruction des parlementaires. « Un argument fallacieux », selon Olivier Faure qui précise que jamais  « nous avons passé plus d’une semaine sur un texte (c’est-à-dire 3 ou 4 jours de séance) ». « C’est une volonté à chaque fois de brider le Parlement » et de « déséquilibrer un peu plus les pouvoirs entre l’exécutif et le législatif » au risque d’une concentration des pouvoirs entre les mains du président de la République. 

Emmanuel Macron jette les élus en pâture à l'opinion 

Mais l’opinion ne s’aligne sur la position des parlementaires. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro et France Info publié hier soir, une écrasante majorité des Français plébiscitent la réforme des institutions voulue par Emmanuel Macron. Rien d’étonnant pour Olivier Faure qui accuse l’exécutif de jouer sur l’antiparlementarisme ambiant et de jetter les élus en pâture. « Si on demandait (aux Français) s’ils voulaient moins de journalistes, ils diraient oui aussi », argue-t-il.   

Institution : Macron jette les élus « en pâture » à l'opinion
01:37

Dans la même thématique

Deplacement du Premier Ministre a Viry-Chatillon
7min

Politique

Violence des mineurs : le détail des propositions de Gabriel Attal pour un « sursaut d’autorité »

En visite officielle à Viry-Châtillon ce jeudi 18 avril, le Premier ministre a énuméré plusieurs annonces pour « renouer avec les adolescents et juguler la violence ». Le chef du gouvernement a ainsi ouvert 8 semaines de « travail collectif » sur ces questions afin de réfléchir à des sanctions pour les parents, l’excuse de minorité ou l’addiction aux écrans.

Le

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le