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Loi de programmation militaire : « On ne peut être que satisfaits du montant de 400 milliards », réagit Christian Cambon

Lors de ses vœux aux armées à Mont-de-Marsan (Landes), le président de la République a détaillé les grandes orientations de la prochaine loi de programmation militaire 2024-2030 : 413 milliards de crédits pour tirer les enseignements de la guerre en Ukraine et conforter la dissuasion nucléaire, soit plus de 100 milliards que la dernière loi de programmation.
Simon Barbarit

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« Avoir une guerre d’avance », c’est l’objectif qu’a fixé Emmanuel Macron lors de ses vœux aux armées sur la base aérienne à Mont-de-Marsan dans les Landes, ce vendredi 20 janvier.Devant un parterre de gradés, le chef de l’Etat a confirmé que les armées disposeraient au total de 413 milliards d’euros sur la période 2024 et 2030 dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire (LPM) qui sera examinée à partir du mois de mars au Parlement pour une adoption prévue avant l’été.

« Nous avons évité le risque d’une LPM calquée sur la guerre en Ukraine »

Dans le détail, il s’agit de 400 milliards d’autorisations budgétaires, et de 13 milliards de reports de charges, de ressources propres et des économies sur certains programmes.« On ne peut être que satisfaits du montant annoncé, c’est plus de 100 milliards par rapport à la précédente loi de programmation militaire (295 milliards sur la période 2019-2025) qui a été exécutée de manière correcte. La définition des menaces et la réponse que nous y apportons vont dans le bon sens. Nous avons évité le risque d’une LPM calquée sur la guerre en Ukraine », se félicite Christian Cambon, le président LR de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.En effet, si le chef de l’Etat entend tirer les enseignements du conflit ukrainien, il a mis l’accent en premier lieu sur la dissuasion nucléaire « qui fait de la France un pays diffèrent en Europe ». Le conflit ukrainien a aussi confirmé que « la guerre ne se déclare plus. Elle se mène à bas bruit, insidieusement, elle est hybride », a-t-il ajouté.Pour cette raison, le budget alloué au renseignement militaire augmentera de près de 60 % sur la période 2024-2030, le budget de la Direction du renseignement militaire (DRM) et de la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD), seront notamment doublés.« Même s’il y a la dissuasion nucléaire pourrait emporter une partie des crédits avec une bosse budgétaire car une partie des matériels arrive à renouvellement, nous n’allons pas abandonner nos forces conventionnelles. Le Président a annoncé un renforcement de 50 % de nos capacités de défense aérienne, la reconstitution de nos stocks de munitions… Les dangers sont tous azimuts et plus forcément étatiques », relève Christian Cambon.Lors de l’examen du dernier budget de la défense, le sénateur LR, Cédric Perrin s’était inquiété de l’impact de l’inflation sur les crédits dédiés à l’équipement et notamment l’achat de munitions, poussant le ministre de la Défense à lister toutes les commandes prises cette année.

« Trouver le juste équilibre entre le pragmatisme et la prospective »

Si la dernière loi de programmation avait pour objectif de « réparer » les armées, la prochaine aura donc pour but de « les transformer ». « Nous devons faire mieux et différemment », a fait valoir le chef de l’Etat, qui souhaite « privilégier la rapidité d’action et la montée en puissance, car nous ne choisirons pas les conflits que nous aurons à mener ».La sénatrice socialiste, Hélène Conway-Mouret, également présente aux vœux du chef de l’Etat, salue la méthode choisie. « La présentation qui a été le fruit de réunions interministérielles a été faite dans le bon ordre. On nous annonce les moyens, le cadre, et ce sera à nous parlementaires, lors de l’examen de la LPM, de trouver le juste équilibre entre le pragmatisme et la prospective, faire en sorte que les petits projets ne pâtissent pas de plus gros. Comment par exemple fidéliser les personnels dans le renseignement, le cyber ou dans le service de santé des armées » ?Le chef des armées a confirmé la nécessité d’investir dans l’humain. « Ce n’est pas qu’une question rémunérations et de pensions mais par le sens donné aux missions de chaque jour », a-t-il estimé.Afin de pourvoir agir dans un cadre européen, avec ou sans l’OTAN, Emmanuel Macron a indiqué vouloir compter sur une capacité interarmées de 20.000 hommes, ce qui impliquera des recrutements et le doublement de la réserve opérationnelle.Les sénateurs vont entrer dans le vif du sujet et plusieurs rapporteurs vont être désignés prochainement pour examiner chaque ligne de crédit et les éventuels arbitrages. « On surveille de près la position de Matignon car ils ne sont pas vraiment branchés Défense en ce moment », nous indique-t-on du côté de la Haute Assemblée.

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