LREM: intenses tractations autour de la nouvelle direction

LREM: intenses tractations autour de la nouvelle direction

Qui a le temps, "incarne" le mieux ou connaît le plus finement les rouages du parti ? À l'heure où les candidatures se dévoilent pour diriger La...
Public Sénat

Par Jérémy MAROT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Qui a le temps, "incarne" le mieux ou connaît le plus finement les rouages du parti ? À l'heure où les candidatures se dévoilent pour diriger La République en marche, chacun pousse ses pions, Marlène Schiappa, Stanislas Guerini et Pierre Person en tête.

Un air de campagne flottait dimanche sur Paris La Villette lors de la réunion du Conseil, c'est à dire le parlement de LREM. L'occasion pour les candidats à la succession de Christophe Castaner, désormais ministre de l'Intérieur, de prendre la température auprès des quelque 800 membres de l'instance amenés à élire le prochain patron le 1er décembre.

"Nous devons être vigilants à ce que cette campagne éclair ne vienne, par des comportements, des initiatives, des propos à l'emporte-pièce, abîmer l’image et la réputation de La République En Marche", a prévenu en ouverture de la réunion Philippe Grangeon, dirigeant par intérim du mouvement.

Les hautes sphères de la macronie sont à la recherche d'un profil consensuel, apte à préparer les prochaines échéances électorales, notamment les Européennes de mai 2019.

Trois postulants se détachent pour l'heure, dont la médiatique secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa, qui, à l'occasion du dernier remaniement, a vu son portefeuille s'élargir à la lutte contre les discriminations.

Cette marcheuse de la première heure a rapidement fait savoir son intérêt pour la fonction. "Je réfléchis à présenter ma candidature mais nous verrons quand le moment sera venu", a-t-elle déclaré au Journal du Dimanche.

"Marlène coche pas mal de cases", salue un membre du bureau exécutif du parti. "Elle sait +catcher+ contre les oppositions, elle a un attachement aux territoires, elle est très bonne médiatiquement, elle connaît très bien le mouvement...", énumère-t-il.

Mais elle pourrait souffrir d'un handicap rédhibitoire: le manque de temps à consacrer à un parti encore en cours de structuration, alors que la double casquette de M. Castaner, alors secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, avait suscité des critiques.

"La demande de la base est très forte pour avoir un délégué général quasiment à plein temps. Et je pense que cette lame de fond sera trop puissante", prédit un pilier de la macronie.

"Il nous faudra choisir un délégué général qui y mette toute son énergie", abonde Philippe Grangeon, ajoutant qu'un ministre "c'est déjà quelqu'un qui est à plein temps sur sa tâche".

- L'option Guerini -

Le délégué général de La République en marche (LREM) Christophe Castaner durant sa conférence de presse le 14 septembre 2018 à Paris.
Le délégué général de La République en marche (LREM) Christophe Castaner durant sa conférence de presse le 14 septembre 2018 à Paris.
AFP

Dans cette perspective, le député de Paris Stanislas Guerini pourrait tirer son épingle du jeu. "Le job de parlementaire offre plus de liberté sur l'organisation de son temps", glisse celui qui plaide pour un parti "davantage tourné vers les territoires" et veut "retrouver la synergie entre le mouvement et ses élus".

Moins connu que Mme Schiappa, "c'est un meilleur organisateur, il est meilleur en RH et surtout il n'est pas au gouvernement", fait valoir un proche du chef de l'État.

M. Guerini fait en outre partie des co-fondateurs du parti. Il est un membre apprécié de la petite bande qui a fait ses armes dans les années 2000 auprès de Dominique Strauss-Kahn, a porté Emmanuel Macron jusqu'à l'Élysée et a essaimé à tous les étages du pouvoir.

Plus jeune, le député de Paris Pierre Person (29 ans) a beaucoup œuvré au parti dans l'ombre de Christophe Castaner. En charge d'une délégation éminemment stratégique - la préparation des élections - "il a concentré énormément de pouvoir", souligne un membre du bureau exécutif. "Mais est-ce qu'il fait le poids en débat face à Laurent Wauquiez et Marion Maréchal ? J'ai un petit doute", avance un cadre du mouvement.

Outre ces trois, le député de Paris Sylvain Maillard et celui des Français de l'étranger Joachim Son-Forget complètent la liste des candidats, mais avec un temps de retard.

Un temps évoqué, Stéphane Travert, débarqué mardi du ministère de l'Agriculture, devrait s'occuper de soigner les 4.000 élus locaux ayant apporté leur parrainage à Emmanuel Macron en 2017. "C'est un réseau qu'il va falloir entretenir plus", souligne un proche de M. Macron.

Dans la même thématique

France Israel Palestinians Campus Protests
6min

Politique

Sciences Po bloqué : la droite sénatoriale dénonce « la pensée totalitaire d’une minorité d’extrême gauche »

La mobilisation de plusieurs dizaines d’étudiants en soutien aux Palestiniens se poursuit à Sciences Po. Après avoir été délogés par les forces de l’ordre dans la nuit de mercredi à jeudi, les étudiants occupaient toujours les lieux ce vendredi. Une action en miroir de celles qui ont lieu sur les campus américains. La droite sénatoriale dénonce l’importation « du wokisme » d’outre Atlantique.

Le

LREM: intenses tractations autour de la nouvelle direction
5min

Politique

Européennes 2024 : après le discours d’Emmanuel Macron, Olivier Faure veut saisir l’Arcom au nom de « l’équité » entre les candidats

Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».

Le