Lutte contre le racisme et l’antisémitisme : que contient le plan du gouvernement ?

Lutte contre le racisme et l’antisémitisme : que contient le plan du gouvernement ?

Lutte contre la haine sur internet, protection des victimes, éducation… Le gouvernement a présenté, ce lundi, un nouveau plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
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Par Public Sénat avec l'AFP

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 « On ne me fera jamais croire que les réseaux sociaux sont des espaces hors-sol » a insisté Édouard Philippe lors de la présentation du plan national contre le racisme et l’antisémitisme. Comme annoncé par Emmanuel Macron début mars, la France va donc  « se battre » pour un projet législatif au niveau européen contraignant les opérateurs du Net, et notamment les réseaux sociaux, à retirer « dans les plus brefs délais » le « torrent de boue » des contenus « haineux, racistes ou antisémites », a confirmé le Premier ministre  depuis le Musée national de l'Histoire de l'immigration à Paris.

Les réseaux sociaux dans le collimateur du gouvernement

En attendant une modification législative européenne, une  mission a été  confiée à l'enseignant franco-algérien Karim Amellal, à la députée LREM, Lætitia Avia, et au vice-président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) Gil Taïeb  afin de plancher sur des modifications législatives.

Parmi les pistes envisagées, de lourdes amendes, comme en Allemagne, contre les réseaux sociaux qui ne retirent pas des propos haineux sous 24 heures, la « fermeture des comptes ayant diffusé de manière massive et répétée » des messages de haine.

« Enquête sous pseudonyme » de cyber-enquêteurs

En ce qui concerne la protection des victimes, à partir de septembre 2018, « l'enquête sous pseudonyme » sur les espaces de discussion en ligne sera effectuée par de cyber-enquêteurs. De plus, l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) va étudier les modèles britanniques et d'Europe du Nord, qui permettent à un plaignant de qualifier lui-même le mobile raciste ou antisémite de son agression. Un dispositif de « pré-plainte en ligne » élargi aux discriminations, aux infractions de provocation à la discrimination, diffamation et injures racistes sera expérimenté au second semestre de cette année.

Création « d’un  prix national Ilan Halimi »

Dans le domaine éducatif, le  plan prévoit la création d'une « équipe nationale de réaction » afin d'assister enseignants et acteurs de terrain confrontés à des situations conflictuelles. Le gouvernement entend également créer « un  prix national Ilan Halimi » chaque 13 février ; date anniversaire de la mort du jeune homme. Il récompensera des actions menées par des jeunes contre l’antisémitisme et le racisme. Le gouvernement prévoit aussi de renforcer la formation des enseignants dans la gestion et la prévention de propos racistes et antisémites.

De manière plus  générale, un portail internet d'information et d'aide aux victimes de haine ou de discrimination raciste et antisémite sera déployé. En Outre-mer, l’État va soutenir  la connaissance historique de l'esclavage, des traites et de leur abolition.

Enfin, le plan prévoit enfin de « former et sensibiliser les acteurs du sport », à partir de la rentrée 2018-2019, sur la problématique du racisme et de l'antisémitisme, en particulier dans les stades.

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