Macron a fait sa rentrée au collège, avant les devoirs du remaniement
Emmanuel Macron s'est accordé un peu de répit lundi en participant à la rentrée scolaire dans un collège de Laval, avant une...

Macron a fait sa rentrée au collège, avant les devoirs du remaniement

Emmanuel Macron s'est accordé un peu de répit lundi en participant à la rentrée scolaire dans un collège de Laval, avant une...
Public Sénat

Par Baptiste PACE avec Laurence BENHAMOU à Laval

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron s'est accordé un peu de répit lundi en participant à la rentrée scolaire dans un collège de Laval, avant une journée cruciale mardi, entre annonce attendue du remaniement et réunion au sommet sur le sort du prélèvement à la source.

Le chef de l'État, en difficulté dans les sondages, est apparu très détendu durant les cinq heures passées dans le collège Jules-Renard de Laval. Il s'est rendu dans trois classes, s'amusant à échanger et à poser de nombreuses questions aux élèves sur leur emploi du temps, leurs lectures ou leurs préférences footballistiques.

M. Macron a ensuite rencontré des élus locaux, avant de défendre sa politique au contact des habitants. Les questions portaient sur la pension d'invalidité, le montant des retraites... "Je ne peux pas augmenter tout le monde", a-t-il notamment argumenté.

Le président a ensuite regagné Paris pour finaliser le remaniement rendu nécessaire par la démission fracassante de Nicolas Hulot il y a une semaine. La journée de mardi sera également marquée par une réunion cruciale sur le prélèvement à la source.

De son côté, Nicolas Hulot, qui attend la passation de pouvoirs avec son successeur, a expliqué à BFMTV avoir le "coeur triste", l'"esprit léger" et la "conscience tranquille".

A l'Élysée et Matignon, le mutisme est total sur un remaniement éventuellement plus large du gouvernement. Seule certitude: Daniel Cohn-Bendit a écarté l'hypothèse dimanche de succéder à Nicolas Hulot, d'un "commun accord" avec M. Macron.

Le symbole de Mai 1968 n'en a pas moins fait l'apologie de ses favoris: Pascal Canfin, ancien ministre délégué de François Hollande et directeur général du WWF France, ou bien Laurence Tubiana, ex-négociatrice pour la France lors de la COP21.

Parmi les autres candidats potentiels figurent la députée de la majorité Barbara Pompili, le secrétaire d’État à la Transition écologique Sébastien Lecornu, l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy Chantal Jouanno ou le président de l'Assemblée nationale François de Rugy.

"Pascal Canfin a rencontré (le secrétaire général de l'Elysée Alexis) Kohler, il doit avoir une rencontre ou un coup de téléphone avec le président, les autres aussi", a déclaré sur Europe 1 M. Cohn-Bendit, qui évoquait également les hypothèses Pompili, Tubiana et Rugy.

-"Amateurisme" selon LR-

Simple remplacement poste pour poste ou reconfiguration politique plus large ? "Compte tenu de ce que Nicolas Hulot incarnait, cela va être compliqué de faire un simple remaniement poste pour poste. Je suis pour qu'on opère un rééquilibrage même a minima sachant que ce gouvernement portera sans doute le fer jusqu'aux élections européennes" en mai 2019, estime un ténor de la majorité LREM, sous couvert d'anonymat.

Un parlementaire de la majorité tablait de son côté sur "un jeu de chaises musicales" au sein du gouvernement, mais avec pas plus de "trois changements".

L'attente du remaniement a semblé figer le calendrier de la rentrée: le séminaire gouvernemental de rentrée prévu vendredi dernier a été repoussé à mercredi. Le petit-déjeuner de la majorité prévu mardi matin est annulé. La conférence de presse du patron de La République en marche Christophe Castaner, prévue mardi, a été reportée à lundi prochain.

Autre problème à résoudre au tableau noir de l'Elysée: le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu, objet de déclarations contradictoires ces derniers jours, entrera-t-il en vigueur comme prévu au 1er janvier ?

Emmanuel Macron a semé le doute jeudi depuis Helsinki, expliquant attendre des "réponses" avant de donner la "directive finale" pour cette réforme adoptée sous François Hollande et déjà repoussée une fois.

Lundi en Mayenne, devant des élus, M. Macron a estimé qu'une mise en oeuvre ratée de cette réforme pouvait "brûler un capital politique", estimant que "ceux qui le poussent" à le faire "ne seront pas là" pour le défendre en cas de problème, selon des participants.

Le président devrait réclamer des garanties solides au ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, qui a défendu tout le week-end "sa" réforme, lors d'une réunion mardi à l'Elysée, à laquelle participera également le Premier ministre Édouard Philippe. Mais il n'est "même pas sûr que (la réunion) soit décisionnelle", glisse une source gouvernementale.

Les Républicains (LR) ont brocardé "l'amateurisme au sommet de l'État" et réitéré leur appel à un abandon de cette réforme, également contestée par le nouveau président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, qui plaide pour une "mensualisation généralisée".

Partager cet article

Dans la même thématique

Macron a fait sa rentrée au collège, avant les devoirs du remaniement
5min

Politique

Mercosur : le Sénat appelle l'exécutif à saisir la Cour de justice de l’Union européenne

Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.

Le

French President Emmanuel Macron Meets Readers in Marseille to Discuss Democracy and Social Media
5min

Politique

Narcotrafic et plan « Marseille en grand » : ce qu’il faut retenir de la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne

Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».

Le

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le