Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Macron “a fait une erreur en voulant imposer Mme Goulard”, selon Jadot
Par Public Sénat
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Le député européen EELV Yannick Jadot a estimé mercredi qu'Emmanuel Macron "a fait une erreur en voulant imposer Mme (Sylvie) Goulard à l'ensemble de l'Europe", alors que le Parlement a demandé une deuxième audition jeudi avant de ratifier sa nomination comme commissaire.
"Le président Macron a fait une erreur", a dénoncé l'eurodéputé sur Sud Radio, en relevant notamment un "problème éthique et déontologique sérieux", avant même la décision du Parlement de demander une deuxième audition pour celle qui brigue le portefeuille du Marché intérieur.
Le Parlement européen a convoqué mercredi la candidate commissaire française Sylvie Goulard pour une seconde audition jeudi matin afin de lui permettre de dissiper les doutes sur son intégrité, a-t-on appris auprès d'un groupe parlementaire.
"Elle indique que si elle est mise en examen elle ne démissionnera pas, vous vous rendez compte, l'image de la France et l'image de l'Europe, on a déjà suffisamment de défiance vis-à-vis de l'Europe", a critiqué l'ancienne tête de liste d'EELV aux élections européennes de mai dernier.
"Mes collègues européens, ils ne comprennent pas, elle ne peut pas être ministre mais elle peut être commissaire...", a-t-il ajouté.
Mme Goulard avait démissionné du gouvernement en 2017 après l'ouverture d'une enquête judiciaire dans l'affaire des emplois présumés fictifs des eurodéputés MoDem. L'Office européen de lutte antifraude (OLAF) enquête lui aussi.
La candidate a aussi travaillé comme "consultante", pour "plus de 10.000 euros" mensuels, pour un groupe de réflexion américain, l'institut Berggruen, d'octobre 2013 à janvier 2016, alors qu'elle était eurodéputée.
"Elle vient quand même devant les députés pour dire: +En fait, vous avez raison, j'aurais dû enquêter pour savoir d'où venait cet argent+", a dénoncé M. Jadot, en soulignant que "ça pose quand même un problème sérieux de crédibilité pour être commissaire européen".